Cette consultation publique, ouverte à Mahina, se déroulera sur environ six mois. Jusqu’à la fin 2025, les services du Pays mèneront une enquête sur l’étude d’impact environnemental et rencontreront individuellement les propriétaires concernés. Une seconde enquête publique aura lieu au premier trimestre 2026, portant cette fois sur l’utilité publique du projet. Elle permettra d’évaluer dans quelle mesure cet aménagement peut améliorer la qualité de vie et la fluidité du trafic.
Le projet s’étend sur 2,4 kilomètres de la RT2, entre le giratoire du col du Tahara’a et le lotissement Super Mahina. Il comprend la création d’une troisième voie à gestion dynamique, la construction d’un pont sur la Tuauru, quatre giratoires, ainsi que des aménagements pour les piétons, cyclistes et transports en commun.

Le budget global des travaux est estimé à 4 milliards de FCFP. Sur ce total, 260 millions de Fcpf sont budgétés pour l’acquisition de 90 parcelles privées impactées, avec des emprises moyennes d’environ 1,5 mètre en bordure de route. Le ministère assure qu’aucune habitation ne sera touchée.
Actuellement, la commune enregistre une circulation moyenne d’environ 1 250 véhicules par heure en période de pointe, soit près de 20 000 allers-retours quotidiens sur la RT2. La desserte en bus compte entre cinq et dix véhicules en heures de pointe, selon les relevées actuels.
« Réduire la congestion et accompagner le développement »
« En heures de pointe du matin, lorsqu’on traverse la commune aujourd’hui, on prend en moyenne 30 minutes pour la traverser. (…) On estime qu’avec le projet que l’on a conçu, on va diminuer ce temps de trajet à 10 minutes. C’est-à-dire qu’on va permettre une économie de 20 minutes de temps de trajet« , déclare Jordy Chan, ministre de l’Équipement.
Il ajoute : « Accompagner le développement futur de la commune, ça c’est le deuxième objectif du projet. (…) Le Pays, dans le cadre de sa politique de décentralisation, souhaite développer un Fareora et également un pôle administratif de près de 200 agents qui sera dédié à l’éducation. »
Selon le ministre, le projet a été conçu pour limiter les impacts fonciers et anticiper la hausse du trafic liée au développement économique.
Des réserves du côté de la mairie
Le maire Damas Teuira se montre prudent face au projet. « Nous avons émis le souhait de manière unanime qu’il y ait une consultation participative de la population sur les zones où ce projet va impacter. » La philosophie de Mahina étant de préserver la tranquilité et le cadre naturel de la commune, le maire ne souhaite pas que Mahina devienne « un simple couloir où toutes les voitures traverseront« .
Selon le ministère, 90 parcelles privées seraient concernées par des rachats partiels, un point jugé « sensible » par la mairie, qui réclame une vraie concertation de proximité avec les habitants.
Entre attentes et vigilances des riverains
Certains habitants restent sceptiques. Alain, riverain depuis plus de trente ans, rappelle que le bouchon à Mahina existe depuis 1992. Selon lui, le nouveau projet risque surtout de déplacer la congestion plus loin sur la RT2. « Il y a beaucoup plus de voitures avec le leasing. Le bouchon au lieu d’être dans la descente du Tahara’a, il se trouve devant chez moi, on va l’avoir beaucoup plus loin. En définitive, on regarde dans un sens, mais on ne regarde pas dans l’autre, » explique-t-il.
Les conclusions de la consultation permettront de déterminer si le projet est bien fondé et utile à la population. Le ministère s’engage à tenir compte des avis exprimés avant toute validation. Les travaux pourraient débuter à partir de 2027, sous réserve de l’issue des enquêtes publiques.










