La grève générale de la Fraap a repris vendredi. Conséquence : les pompiers de plusieurs aéroports ne sont pas actifs. Et les avions ne peuvent atterrir.
Si l’on pense souvent à l’impact sur l’activité touristique, les malades des iles sont aussi concernés. Et les conséquences pourraient être graves pour certains.
« Ça nous fait une grosse tension au niveau des évasans, explique un professionnel de santé des Marquises. On a énormément d’évasans programmés : des gens qui ont des consultations, des programmes opératoires, qui doivent être opérés sur Tahiti ou même partir en métropole. (…) Une évasan, ce n’est pas 3 papiers. Ce sont des coups de téléphone, trouver des hébergements… Une seule évasan c’est complexe. (…) À chaque avion qui ne part pas, ce sont des évasans non réalisées et donc ça veut dire refaire tout ce qu’on a fait (…) J’ai deux patients qui doivent aller sur une autre ile en soins programmés. On est en train de voir, mais je ne peux pas les envoyer en bateau. On a une mer déchainée. »
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« On attend des médicaments pour de la cardiologie, on a même une patiente sous chimio »
Des évacuations sanitaires reportées, mais aussi des médicaments non reçus. « Depuis vendredi, je n’ai pas reçu des médicaments, pour des personnes qui ont des maladies chroniques. Ce n’est pas du Doliprane. On attend des médicaments pour de la cardiologie, on a même une patiente sous chimio. Ça va devenir très tendu. On est isolés, on est loin. L’avion est le meilleur moyen de faire acheminer les médicaments. Le bateau, c’est une fois toutes les 3 semaines. »
Des médicaments bloqués, du matériel aussi. Depuis vendredi, ce professionnel attend des kits de suture. Pour lui, les grévistes n’ont absolument pas conscience de l’ensemble des conséquences de leur mouvement.
Lorsqu’il fait grève, ce professionnel de santé est immédiatement réquisitionné. Il s’étonne qu’il n’en soit pas de même pour les pompiers. « Leur travail est pourtant essentiel ».
Il note aussi le coût que vont engendrer les déplacements de patients. Sans service public, il faudra passer par des compagnies privées. La santé n’attend pas. « On a une personne qui était prévue pour faire une chimio à Tahiti. Il n’y a pas d’avion. Ça va être un hélico. Pour ce trajet, c’est 437 000 Fcfp. Arrivés sur la première ile, il faudra faire appel à Air Archipel. Et là, ce sera 1.2 million. On va le faire. On n’a pas le choix. On va devoir faire partir un avion spécial. Je te parle d’un cas, mais multiplié par tous les autres, c’est pharaonique… »