Inspirer, expirer, vivre. Après quatre ans de convalescence en France, Etau, originaire de Nuku Hiva, retrouve peu à peu le souffle de la vie. Ce Marquisien, greffé des poumons, est désormais suivi à l’hôpital du Taaone, une étape décisive cinq ans après son évacuation sanitaire. « Je suis content, j’espère que ça va continuer comme ça les mois prochains et même au-delà… » confie Etau, le sourire aux lèvres.
Lorsque son état de santé s’est aggravé, Etau avait dû quitter la Polynésie pour une greffe en métropole. À l’époque, ses chances de revenir un jour étaient minces. Aujourd’hui, les premières consultations au service de pneumologie sont encourageantes. Mais la vigilance reste de mise. La transplantation pulmonaire est une opération lourde qui nécessite un suivi médical strict et un traitement immunosuppresseur à vie. « Ses bronches se sont un peu affaissées. Nous avons dû poser une prothèse, mais celle-ci peut se boucher. Si cela arrive, il faudra intervenir rapidement par endoscopie bronchique », explique le Dr Parrat, pneumologue.
Rééducation : retrouver le souffle et l’endurance
Pour renforcer sa respiration et limiter les risques, Etau suit un programme de rééducation avec un kinésithérapeute. Les exercices sont adaptés à sa capacité pulmonaire réduite, mêlant travail de respiration et d’endurance. « On va travailler la respiration, l’ampliation thoracique. Le diaphragme est sans doute encore un peu bloqué. Nous ferons aussi des séances d’endurance, sur vélo ou tapis », précise le kiné.
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Quatre ans après sa greffe, Etau poursuit son combat, soutenu par ses deux enfants. « En suivant les conseils des kinés, je vois ce que je peux faire. Pour l’instant, tout va très bien pour moi, et j’espère que ça va continuer. » Impossible à ce stade de rejoindre Nuku Hiva. Mais Etau savoure déjà le simple fait de respirer l’air de Tahiti, loin de la grisaille parisienne.
« On a toujours envie de rentrer chez soi. Mais mes poumons doivent s’habituer à l’air de la Polynésie. Ce ne sont pas mes poumons d’origine, mais j’essaie de me connecter à la nature d’ici », confie-t-il. Il entame également des démarches pour retrouver un emploi, conscient de la chance qui lui a été donnée.
« Une vie qu’on te redonne »
Sans greffe, Etau n’aurait pas survécu. Aujourd’hui, chaque respiration est un cadeau. « Quand tu reçois un organe, tu sais que quelqu’un n’est plus là pour te le donner. Il faut en prendre soin. C’est comme si on te redonnait la vie », dit-il avec émotion.
Depuis son évacuation sanitaire en 2020, il n’a jamais cessé de se battre, porté par le soutien des équipes médicales. « Les médecins m’ont conseillé, préparé. Il fallait accepter, se battre. Moi, je voulais vivre. » Il y a cinq ans, Etau quittait le fenua avec des doutes et de l’espoir. Aujourd’hui, il incarne un message fort : la greffe, malgré les épreuves, peut offrir une seconde vie.