Cybersécurité : « haut niveau de résilience » avant l’arrivée de Google, assure Moetai Brotherson

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    Ce jeudi à l’Assemblée, Teave Boudouani-Chaumette a fait part de ses inquiétudes quant à la souveraineté numérique du Pays à Moetai Brotherson, qui s'est voulu rassurant. Le président du Pays a insisté sur le soutien de l'État et de l'ANSSI pour piloter la stratégie de cybersécurité locale. "Tous les systèmes informatiques de sécurité ont été renforcés et font désormais l'objet d'une surveillance continue, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7" , a-t-il rappelé.

    L’arrivée de Google et de ses huit câbles approche, avec son lot d’interrogations. Ce jeudi à l’Assemblée, c’est l’élue non-inscrite Teave Boudouani-Chaumette qui a demandé à Moetai des précisions sur sa stratégie en matière de cybersécurité du Pays, craignant une dépendance technologique au câble Honomoana, opérationnel fin 2026, et à ses petits frères.

    Surtout, l’élue a demandé des garanties à même de « préserver les intérêts numériques » des polynésiens. Comme il en a l’habitude sur ce sujet, Moetai Brotherson commencé par rappeler que la compétence en matière de cybersécurité est une compétence régalienne, au titre de la défense nationale. Et que, parce qu’il s’agit d’un secteur réputé d’importance vitale, la discrétion est de mise. Impossible, explique-t-il, pour le Pays « de régir normativement dans le domaine, à l’instar de toute réglementation générale visant à obliger un hébergement local des données sensibles ou personnelles » . Et le président de lister une série d’actions menées localement, accélérées par l’organisation des JO l’année dernière.

    Le Pays, précise-t-il, participera à l’exercice national de cybersécurité massifié, REMPAR25 piloté par l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information). « Tous les systèmes informatiques de sécurité ont été renforcés et font désormais l’objet d’une surveillance continue, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7« 

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    Début mai, les élus ontreçu une présentation des projets numériques portés par le gouvernement. Un état des lieux de la sécurité du système d’information a par ailleurs été réalisée, en collaboration avec l’ANSSI, menant à l’établissement d’un plan d’action en 18 mesures, dont « 16 sont aujourd’hui réalisées ou en cours de finalisation (…). La DGEN (Direction générale de l’Économie numérique) entame les travaux de restructuration de ces dispositifs de soutien à l’écosystème numérique et proposera prochainement de nouveaux dispositifs adaptés relatifs aux besoins de sécurisation et d’accompagnement des petites et moyennes entreprises » poursuit-il.

    Des analyses d’impact sur la protection des données (AIPD) sont « systématiquement réalisées » pour les systèmes d’information qui le nécessitent, et le homologations de sécurité sont complétées par « des tests de pénétration et des audits de sécurité, assurant un haut niveau de résilience face aux menaces » , assure le président.

    Enfin, la mise en service des câbles Google « se fera sous couvert de l’Office des Postes et Télécommunications et restera donc sous le contrôle d’un acteur polynésien » en application des dispositions du Code des Postes et Télécommunications, conclut-t-il.

    Crise des vocations au CHPF

    Comme souvent, le CHPF a fait l’objet d’une intervention sans détour, cette-fois de Pascale Haiti-Flosse, partageant son inquiétude de voir les soignants formés au fenua quitter l’hôpital du Taaone, symptôme d’un « système à bout de souffle, gangréné par des conditions de travail indignes, une surcharge insoutenable et une perte de sens qui pousse nos soignants vers la sortie » .

    Le ministre de la Santé Cédric Mercadal a reconnu l’ampleur de la tâche. « Le constat que vous faites, je le connais. Et cette réalité, je ne la découvre pas dans cet hémicycle »,concède-t-il, avant de dresser la liste des actions engagées. parmi celles-ci, la réouverture de l’IFPS Mathilde Frébault pour les infirmiers et les aide-soignants à la rentrée 2024, la création de 125 postes en santé sur deux ans, ou le projet de transformation du statut des IDE et l’épineuse réforme des établissements publics de santé.

    La loi tabac, dont le volet préventif se veut renforcé pour éviter de poursuivre une tendance « dramatique » chez les jeunes, passera prochainement en commission

    Projet d’une nouvelle salle pour TFTN

    Autre point soulevé par Steve Chailloux, la situation de la Maison de la culture, où la grève devrait débuter lundi prochain.

    Lire aussi – « Si le gouvernement ne fait rien pour ces agents de TFTN, il n’y aura pas de Heiva » prévient la Fraap

    L’ancien député a évoqué une structure en surcharge, aux outils obsolètes, dirigée par un leadership fragilisé et aux choix stratégiques “discutables”. « Il ne s’agit pas d’un leadership en difficulté, mais bien d’un renouveau construit avec le terrain, répond le ministre de la Culture Ronny Teriipaia, qui constate toutefois l’impossibilité de traiter toutes les demandes de location des lieux. « Concernant les contraintes structurelles en raison de la surcharge et du besoin d’un nouveau lieu, le TFTN n’a pu traiter que 229 demandes de producteurs occasionnels ou récurrents en 2024, alors que 82 demandes n’ont pu être honorées. Il est donc difficile de répondre à toutes les sollicitations » , indique le ministre.

    La solution pourrait passer par la construction d’une nouvelle salle, dont la capacité se situerait entre 200 et 800 places, soit les capacités d’accueil du Petit et du Grand Théâtre. La médiathèque, elle, serait deplacée sur le site de Vaiami, précise Ronny Teriipaia. « Les seules limites réelles de TFTN résident dans les moyens humains et budgétaires insuffisants, non dans les défaillances structurelles » , conclut-il.

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