La rencontre aura duré seulement quelques minutes. Le temps pour Moetai Brotherson d’annoncer qu’il n’augmentera pas le point d’indice et de faire une contreproposition. Celle d’une analyse au cas par cas de la situation des fonctionnaires qui ont des difficultés au quotidien, qui n’arrivent à boucler les fins de mois. « J’ai posé un point unique de sortie de grève avec la ministre en charge de la Fonction de la publique et la ministre de la Solidarité » rapporte le président.
Du côté de la Fraap, on se dit choqué par la proposition. « C’est vraiment manquer de respect et nous réduire à l’état de mendiant (…) » s’insurge au micro de Tahiti infos, le secrétaire général de la Fraap, Jean-Paul Urima. « Comment il considère l’être humain et celui qui est dans la pire difficulté de la vie ? Il veut faire de nous des mendiants. »
« On avait pas d’argument à opposer à ça parce qu’on ne s’y attendait pas du tout » reconnaît un représentant de la Fraap, Raymond Tamaititahio, technicien à la Maison de la Culture. « C’est nous demander d’aller mendier alors qu’on arrive pas à boucler les fins de mois à cause de la vie chère. C’est difficile à encaisser. »
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Mais pour Moetai difficile de faire mieux. « Leurs situations seront toutes étudiées de manière individuelle. Je vois pas comment faire plus humain ». Il en profite pour rappeler que si tout le monde fait face à la cherté de la vie, « le plus bas salaire dans l’administration du Pays se situe à environ 20 000 francs au dessus de Smig. Quand on compare à la fonction communale ou au privé, nos fonctionnaires sont en moyenne mieux payés ».
Dans ce contexte, il juge « impensable de consacrer encore 780 millions de francs, alors qu’on a déjà fait ça pour passer l’indice de 1060 à 1080 et plus par la suite et qu’on a déjà revalorisé les catégories D à hauteur de 250 millions en révisant les grilles indiciaires ». Aussi dire « que l’ensemble des fonctionnaires n’arrivent pas à boucler les fins de mois, ce n’est pas vrai, on ne peut pas nous dire ça, nous avons les chiffres ».
La Fraap annonce d’ores et déjà un « mercredi noir » sur ses réseaux sociaux. De son côté le gouvernement a tenu un conseil pour anticiper les perturbations sur les vols, l’éducation ou encore la santé.