“On sait que les récifs coralliens sont de plus en plus fragiles. C’est important qu’il y ait un ministre des Outre-mer et cet état des lieux sur le terrain”. Pour Moetai Brotherson, quelques semaines après le sommet de l’Océan à Nice, la présence de Manuel Valls résonne comme une suite logique, nécessaire. Ce samedi, à Moorea, le ministre des Outre-mer a pu prendre conscience des problématiques environnementales auxquelles doit faire face la Polynésie. Après une visite de Coral Gardeners, association devenue incontournable dans la sensibilisation à la protection des coraux, Manuel Valls a rencontré les équipes du Criobe.
Pour ses scientifiques, suivre l’évolution des récifs, leur état de santé, et proposer des solutions pour l’avenir est au coeur de leurs activités.
“Les perturbations les plus fortes, ici, ce sont les cyclones, et surtout la taramea. Là-dessus, viennent se rajouter des perturbations qui sont locales, eaux usées, déforestations avec les terres qui arrivent dans les lagons, etc, qui sont à peu près gérables, souligne Yannick Chancerelle, ingénieur du site de l’île sœur”. Mais “le gros problème qui va conditionner l’avenir, c’est les canicules marines et l’acidification des océans”, prévient le scientifique. “C’est un problème global. Ça se gère à l’international, et c’est beaucoup plus compliqué et beaucoup plus difficile d’y voir clair à courte échéance, même à moyenne échéance”.
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Quoi qu’il en soit, les scientifiques cherchent. “On essaye de trouver des solutions avec des coraux qui sont résistants, des souches résistantes au niveau génétique, par rapport au blanchissement et à l’acidité.
Les coraux, des indicateurs de l’état de santé de la planète, victimes des activités humaines. Pour Moetai Brotherson, “il faut que les grands pays de ce monde changent leur façon de vivre et de consommer, parce que l’augmentation de la température des océans, l’acidification de l’eau, ce n’est pas nous qui en sommes responsables”.
Sur le terrain, à Moorea, Manuel Valls s’est dit très concerné par les problématiques environnementales et leurs conséquences au fenua. “L’océan brûle (…) Cet incendie qu’on ne voit pas et qui, pourtant, pèse évidemment sur notre écosystème, sur la survie tout simplement de la planète. (…) la Polynésie est le territoire français le plus exposé aux changements climatiques, au réchauffement, à la montée des eaux. (…) Il pourrait y avoir les premiers réfugiés climatiques français ici en Polynésie.”
Avant de revenir à Tahiti, le ministre a pris connaissance des actions scientifiques et environnementales menées par l’Ifremer, l’OCLAESP (office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique) et du rahui, un modèle polynésien de protection des ressources qui avait attiré l’attention, au sommet de l’Océan, le mois dernier.