TNTV : Qu’est-ce que tu as ressenti au moment de ta victoire ?
Kelia Gallina, gagnante des Trials, qualifiée pour la Tahiti Pro 2025 : « Un mélange de beaucoup d’émotions. J’étais hyper contente, hyper excitée. D’abord, je ne pouvais pas y croire. J’étais là, ‘attends, c’est vrai, c’est passé ?’ Je suis très contente » .
TNTV : Est-ce que tu t’attendais à un tel résultat ?
K.G : « Non. On a fait les trials, parce que je surf Teahupoo depuis que j’ai 4 ans. Ma première vague là-bas, j’avais 4 ans. Et toute ma vie, à chaque fois qu’il y avait des vagues, j’étais à l’eau. On a fait des trials pour le fun, avec une petite chance gagner. Et voilà! » .
TNTV : Quel a été le moment clé de ta compétition ?
K.G : « Je ne sais pas. La finale, j’étais très stressée. J’avais hyper hâte avant cette série. J’étais vraiment en train de focus, de penser à tout, toute ma vie. Et ça s’est bien passé » .
TNTV : Justement, tu étais stressée. Mais comment est-ce que tu as vécu cette pression, notamment face à des surfeuses expérimentées comme Aelan Vast ?
K.G : « Oui, Aelan surfe bien. Toutes les filles dans la compétition avaient un bon niveau. J’ai essayé de gérer un peu le stress pour ne pas être trop stressée. Mais c’était dur à gérer ! » .
TNTV : Max, quatre polynésiens en lice pour le tableau principal de la Tahiti Pro. C’est un cap important ?
Max Wasna, président de la fédération tahitienne de surf : « Oui, tout à fait. C’est une invitation directe au Main Event. Le Main Event, les femmes ne sont que 12, les hommes 24. C’est très élitiste, c’est un haut niveau, une coupe du monde. Kelia, elle est rentrée dans l’histoire parce que c’est la plus jeune surfeuse à atteindre ce Main Event. Je rappelle aussi quand même que Kiara Goold, à Hawaii, a fait aussi Pipeline à 13 ans. Elle avait un peu montré aussi la voie, et Kelia est ici derrière. Je pense que c’est très bien pour le surfe polynésien et le haut niveau » .
TNTV : Alors vous le disiez, à 12 ans, elle intègre une étape du circuit mondial. C’est une première. Qu’est-ce que ça augure pour son avenir ?
M.W : « Elle est obligée de faire les QS. Et après se qualifier pour les CS, et ensuite le Main Event pour être dans le circuit. Mais elle a un bon avenir. Elle fait partie aussi du projet Heritage. Donc on a une sélection de 5 garçons et 5 filles de l’âge de 10 ans jusqu’à 16 ans. Elle fait partie de ce stage de l’après JO, avec la Fédération française de surf, avec qui on travaille en collaboration. Donc on voit que ça porte ses fruits. On a quand même autorisé Kelly à participer, malgré son jeune âge, parce que ça fait déjà 8 ans qu’elle a l’expérience de Teahupoo. Elle habite en face. Il faut ouvrir les portes, mais garder aussi toute la sécurité avec l’autorisation des parents, elle-même déjà. C’est-à-dire que si elle refuse d’y aller, il n’y a pas de souci. On ne va pas pousser les enfants à y aller alors qu’ils ne veulent pas, ou les parents. Donc on est là pour assurer la sécurité. L’idée, c’est que ces enfants puissent évoluer dans le haut niveau. Parce que le haut niveau, c’est ça. Il n’y a pas d’âge aujourd’hui. Quand on est doué, il faut essayer de s’adapter. C’est ce que la Fédération Tahitienne de surf essaie de faire » .
TNTV : L’étape de la Tahiti Pro, c’est aussi une vitrine internationale. Comment se positionne la Polynésie dans le classement mondial de surf aujourd’hui?
M.W : « On a Vahine qui est qualifié déjà l’année prochaine pour le CT. Kauli, j’espère qu’il va gagner encore des conpétitions aux Challengers Series pour l’atteindre. On a Mihimana Braye, on a Kiara Goold aussi. On a du beau monde derrière. On essaie aussi de reprendre un peu notre sport. Il est très bien exploité ailleurs. On essaie d’accompagner tous ces jeunes et on remercie les parents pour nous faire confiance » .
TNTV : Vous êtes serein pour la Tahiti Pro?
M.W : « Serein en disant que c’est que du bonus aujourd’hui. On est chez nous. Je pense qu’il ne faut pas trop mettre la pression (…). On a une super tour aussi, un super outil de travail. On l’a démontré avec l’Open qu’on a fait le week-end dernier. En plus, avec les Trials et maintenant la Tahiti Pro. Il faut remercier vraiment aussi toute la population » .