MMA : Tehanahana Bernardino et Teiki Nauta s’imposent chez les pro

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    Il y a eu du sang et quelques larmes, samedi soir à la TFC 4, à Fautaua. Plusieurs désillusions face à une solide équipe australienne. Mais aussi deux nettes victoires tahitiennes face à des combattants professionnels internationaux.

    La soirée avait pourtant mal débuté pour les Tahitiens, avec une série de défaites face à une armada venue d’Australie. Le très jeune (15 ans !) Omar Abu Naim l’emporte face à Raihere ‘La Solution ‘ Lehartel par arrêt de l’arbitre à la deuxième reprise ; Michael ‘Mayhem’ Bazzi gagne face à Hiti ‘Blacko’ Tamarii sur un ground and pound dévastateur dès le premier round ; James ‘The Smoke’ Rotheut enfume le jeune Marquisien Tamanui Tohetiaatua, qui se jette à corps perdu dans son combat, mais subit une rapide clef au coude, n’abandonne pas et y laissera sans doute quelques ligaments. Autre Australien, d’origine libanaise, Hamzah Sayed remporte sur décision son combat face à Keoni Rongomate, avant un étranglement du ‘Samurai’ Nicola Generali sur le valeureux Steven Varney, revenu au MMA après trois ans d’arrêt pour profiter de sa paternité.

    L’armada australienne est venue pour rafler des ceintures – Photo : Mike Leyral

    Alors, en début de soirée, pour voir des Tahitiens lever le poing après leur combat, il fallait des duels locaux. Tahaki Teriira, qui l’emporte sur décision partagée contre Hiivai ‘Savage’ Hugon ; Raihau Laughlin, qui blesse au torse son adversaire Jordan Apeang et provoque l’arrêt du combat ; ou encore Nahiti ‘Sugar’ Apeang, l’émouvant combattant diabétique : il prouve qu’il peut vaincre la maladie, et son adversaire, en s’imposant par soumission face à Revatua Ho dès le premier round.

    À Fautaua, le public trépigne. Qui va mettre fin à l’outrageuse domination australienne ? C’est Moehau Dimier qui s’en charge. Son adversaire, Max Sydney, vient de la ville éponyme et paraît dominer le combat en ne cessant d’avancer. Mais c’est bien ‘El Pistolero’ Moehau qui touche le plus, et le plus dur. Il gagne sur décision partagée… avant une victoire plus nette de Michael Emery sur l’Australien d’origine turque Batu Demirel. Michael Emery totalise désormais six victoires pour six combats, l’un des plus beaux palmarès amateurs locaux.

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    Les dix combats amateurs achevés, l’heure est aux combats pros. Tehanahana Bernardino cherche toujours sa première victoire professionnelle après avoir brillé chez les amateurs. Et elle l’obtient grâce à une nette domination face à la rugueuse Mexicaine ‘Jaws Pantera’ Joselin Fuller. Pour l’anecdote, Tehanahana devait affronter une Russe… qui a eu un accident de scooter en Thaïlande, avant d’être remplacée par cette Mexicaine. C’est dire à quel point cette soirée est internationale.

    Teiki Nauta avait un gameplan : gagner vite ! – Photo : Mike Leyral

    Autre habitué de la cage, le gardien de prison Teiki Nauta ne laisse aucune chance à un autre uniforme, le policier kiwi David ‘The Wolverine’ Watts. Une fois la victoire acquise, il bondit par-dessus la cage et va embrasser sa famille. Aussi spectaculaire qu’attachant, il regrette de n’être pas parvenu à la limite de poids, lui qui devait descendre sous les 84 kilos, et remercie son adversaire d’avoir tout de même accepté le combat.

    Dans l’unique duel sans Tahitiens de la soirée, la favorite Nina ‘Queen Beast’ Milosevic domine sans trembler la Belge Nadine ‘Too Much’ Mandiau, dont le bébé porté dans la cage entre chaque round n’aura pas suffi pour inverser la tendance. La Serbe conserve la ceinture acquise l’an passé face à Tehanahana Bernardino.

    La Serbe Nina ‘Queen Beast’ Milosevic a encore gagné – Photo : Mike Leyral

    Le clou du spectacle aurait pu être une victoire de Jean-Louis Albertini et de ses poings de feu. Mais la terrible équipe australienne du MMAFFT de Sydney en avait décidé autrement. Maximilian Lester Williams avait craqué l’an dernier face à Julian Schlouch. Cette fois, il applique à la lettre son gameplan : ne pas affronter les poings d’Albertini et aller au sol le plus vite possible. Malgré une belle défense et une panoplie de techniques qui s’est étoffée, le boxeur tahitien est dominé au sol et doit s’incliner au terme des trois rounds. Williams peut célébrer sa victoire, et sa ceinture, des larmes plein les yeux au souvenir de son père, décédé deux ans plus tôt.

    Jean-Louis Albertini a souffert face à la maîtrise au sol de l’Australien Leister-Williams – Photo : Mike Leyral

    Raihere Dudes a réussi son pari avec cette quatrième TFC : remplir la salle de Fautaua en proposant des combats internationaux de haut niveau. Les coaches tahitiens auront sans doute appris quelques leçons de l’équipe australienne, dont les combattants ont réussi à prendre le centre de la cage et ont appliqué un gameplan (souvent très proche, en cherchant le sol) avec beaucoup de discipline. Et le coach australien a même terminé la soirée par une déclaration d’amour au fenua.

    Ces ceintures s’envoleront pour l’Australie avant une reconquête possible par les Tahitien à la prochaine TFC Photo : Mike Leyral

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