Naïma Moutchou remplace Manuel Valls au ministère des Outre-mer

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La députée Horizons, Naïma Moutchou remplace Manuel Valls au Ministère des Outre-mer. Elle était jusqu’ici ministre démissionnaire de la Transformation et de la Fonction publique. En outre, le Ministère des Outre-mer n’est plus un Ministère d’État. Un article de nos confrères d'Outremers360.

Peu connue du grand public, Naïma Moutchou est élue députée depuis 2017, d’abord siégeant dans les rangs de La République en Marche, puis d’Horizons -parti de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe- depuis 2022, réélue en 2024. De 2022 à début octobre 2025, Naïma Moutchou fait partie des vice-présidents de l’Assemblée nationale. Elle a aussi participé à la mission d’information sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.

Avocate de formation, la nouvelle locataire de la rue Oudinot était, de dimanche dernier à ce dimanche soir, ministre démissionnaire de la Transformation et de la Fonction publique, de l’Intelligence artificielle et du Numérique. Elle aura désormais en charge des dossiers épineux, au premier desquels, la poursuite de l’accord de Bougival sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.

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Cela commence par le projet de loi organique visant à reporter les élections provinciales de l’archipel à la mi-2026. Prévues fin novembre, leur report est un préalable à la mise en œuvre de l’accord signé en juillet dernier et pour permettre une consultation des Calédoniens sur cet accord en février.

Retour de la Nouvelle-Calédonie à Matignon ?

Si le projet de loi organique n’est pas voté, en raison d’un calendrier extrêmement contraint et de l’instabilité du contexte politique, les élections seront maintenues fin novembre, sur la base d’un corps électoral gelé. Pour rappel, l’accord est notamment affaibli par la volte-face du FLNKS qui, après l’avoir signé, s’est finalement rétracté. Le Front indépendantiste réclame aussi le maintien des élections provinciales à fin novembre.

Il est aussi probable que le Premier ministre Sébastien Lecornu reprenne le dossier calédonien, comme il était de tradition de Michel Rocard en 1988 à Édouard Philippe en 2020. Lors de ses négociations avec les groupes politiques la semaine dernière, le chef du gouvernement avait érigé l’avenir de la Nouvelle-Calédonie en « sujet de préoccupation majeure » des discussions. En tant que ministre des Outre-mer de 2020 à 2022, Sébastien Lecornu avait hérité du dossier calédonien, rompant avec la tradition du dossier réservé à Matignon. 

Vie chère, budget, Mayotte

Autre sujet dans l’agenda du gouvernement et de Naïma Moutchou : le projet de lutte contre la vie chère en Outre-mer, présenté en juillet en conseil des ministres par Manuel Valls. La ministre sera également en première ligne des débats budgétaires, où il sera notamment question de la baisse des aides fiscales et exonérations de charges sociales pour les entreprises en Outre-mer. Une baisse prévue dans le projet de budget de François Bayrou, et qui suscite une levée de boucliers dans les territoires ultramarins.

Réunis à l’Élysée le 30 septembre dernier, les élus ultramarins ont eu la garantie de travaux sur les évolutions statutaires de ces territoires, avec la mise en place de groupes de travail d’ici la fin de l’année. Martinique, Guadeloupe et Guyane souhaitent notamment un pouvoir normatif ; tandis qu’un toilettage des statuts de Polynésie et de Wallis-et-Futuna a été évoqué. La Réunion et Mayotte ont réclamé le statu quo.

Enfin, il faudra pour la nouvelle ministre et le gouvernement suivre l’application de la loi de refondation de Mayotte, votée en juin dernier, et qui prévoit un investissement de plus de 4 milliards d’euros. Beaucoup de dossiers cruciales et sensibles donc pour la nouvelle ministre, dont le profil dénote avec son prédécesseur, ancien Premier ministre, ministre d’État. Un ministère qui sera d’autant plus laborieux qu’il perd son poids protocolaire -de numéro 3 à 14 du gouvernement-, dans le contexte mouvementé que l’on connaît. 

Particularité de ce gouvernement Lecornu 2 : le ministère des Outre-mer n’est pas le seul à perdre son caractère “d’État” puisqu’aucun ministère n’a eu cette qualification dans ce gouvernement. En outre, les passations auront lieu en toute sobriété, sans presse, selon la volonté du Premier ministre. 

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