Il faut « laisser faire la nature » expliquait récemment la Diren. Agnès Benet, seule docteure en biologie marine du territoire et cofondatrice de Mata Tohora n’est pas de cet avis et l’a fait savoir dans un mail aux médias et à la procureure ainsi que dans un post sur les réseaux sociaux. « Nous sommes interpellés par la population en grand nombre qui ne comprend pas qu’aucune personne spécialiste, vétérinaire et docteur en biologie n’ait été à ce jour mandatée par la Diren dans le cadre de la gestion du sanctuaire et de la nouvelle Grande Zone Marine Protégée », écrivait Agnès Benet.
Ce mardi, après un entretien, la direction de l’Environnement semble avoir changé son fusil d’épaule. « Je me suis entretenue avec la direction de l’Environnement qui a révisé sa décision et qui est en train de mettre en place une prise en charge vétérinaire pour lui sur Rikitea. »
Encore faut-il que le léopard de mer soit toujours présent, et en vie. Le prochain vol pour l’île des Gambier a lieu le 28 octobre… « Les vétérinaires qui vont se préparer pour aller le voir, établir un diagnostic, il faut aussi bien comprendre que les vétérinaires ne sont pas des magiciens. Ça fait déjà six jours qu’il est visible en Polynésie, mais ça fait combien de jours qu’il est dans cet état-là ? On ne sait pas. Il est maigre, il est blessé, il est certainement déshydraté, puisque ça va avec. Donc, il faut bien comprendre que c’est une prise en charge médicale qui est difficile, mais il est important de la mettre en œuvre », estime Agnès Benet.
La docteure en biologie marine rappelle pourquoi il est important de prendre en charge les animaux blessés : « Pour un sanctuaire, bien sûr, c’est vraiment important d’une part de prendre en charge un animal qui est blessé, d’une espèce protégée, mais aussi, nous, nous sommes, Mata Tohora, en contact avec des spécialistes dans le monde entier. Et évidemment, au niveau de la science, au niveau de la recherche, au niveau de la connaissance sur cette espèce, c’est aussi important, ne serait-ce qu’un prélèvement de poils pour avoir l’identification de son espèce par analyse génétique. Ensuite, bien sûr, si malheureusement il devait décéder, on devrait faire une nécropsie pour connaître l’origine de cette maladie, la maladie elle-même peut-être, et comprendre un peu ce qu’il fait ici. »
À Rikitea, le maire a donné pour consignes de ne pas approcher l’animal. Le léopard de mer est rapide et peut se montrer imprévisible.