Un pan entier de montagne s’est effondré sur le quartier de Te Honu, emportant deux habitations et forçant l’évacuation d’une douzaine d’autres. Très vite, les secours municipaux, les pompiers, les services du Pays et de l’État ont convergé vers la zone, engagés dans une course contre la montre pour déterminer si des victimes se trouvent sous les tonnes de terre et de débris.
Dans un point presse sur place, le Haut-commissaire Alexandre Rochatte a dressé un premier état des lieux. L’éboulement, précise-t-il, est « de 200 mètres de large à 30 mètres de hauteur. C’est beaucoup de masse de terre qui s’est déversée sur deux maisons. Une première maison qui a été emportée et qui est allée se caler dans une deuxième maison » .
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L’alerte a été donnée dix minutes plus tard par les voisins, tandis que les sapeurs-pompiers se rendaient immédiatement sur place. Très vite, un dispositif élargi a été déployé : « On a pu mettre en place un dispositif, en lien avec le Pays, de PC au sein du Haut-Commissariat » . Surtout, les autorités travaillent sur la base d’un chiffre crucial « Ce sont neuf personnes qui sont concernées. (…) Ça ne veut pas dire qu’elles sont disparues. (…) On est en train de les rechercher à l’extérieur et aussi évidemment à l’intérieur de cette maison » .
Les secours travaillent avec des outils spécialisés pour sonder les structures écrasées :
« On a mis en place des moyens par hélicoptère, (…) une caméra endoscopique qui permet d’aller vérifier (…) la présence humaine. Et on a réussi à faire venir deux chiens militaires de Papeari, qui sont ici et qui font les reconnaissances actuellement. »
Au total, une quarantaine de pompiers, une quinzaine de gendarmes et plusieurs équipes médicales sont mobilisés. Trente personnes et une douzaine de maisons ont été évacuées.
« Rien n’est stable »
Les investigations sont rendues extrêmement difficiles par un terrain encore mouvant, poursuit le Haut-commissaire. « Vu la configuration du terrain, la mobilité du terrain, vous avez vu qu’il y a eu des éboulements depuis ce matin. Rien n’est stable. Ça va prendre énormément de temps. »
Un constat partagé par le commandant des opérations de secours, Olivier Lhote : « On a un terrain mouvant, on a eu deux répliques depuis qu’on est ici, depuis trois heures. (…) C’est un travail de fourmi où il faut aller très doucement parce qu’à n’importe quel moment on peut mettre du poids sur de potentielles victimes. ». Un second éboulement a été constaté, aux alentours de 11H.
Le relogement des familles sinistrés en cours
Le président du Pays, Moetai Brotherson, s’est également rendu à Afaahiti pour organiser l’accompagnement des familles évacuées. « L’ensemble des personnes (…) sont actuellement prises en charge (…) sous l’infrastructure de l’IJSPF. (…) Elles pourront être relogées en urgence dans des logements OPH qui ont été identifiés », notamment à la résidence OPH de la Dorsale de Taravao, assure-t-il.
Il assure également que des spécialistes vont être dépêchés pour comprendre comment l’éboulement a pu survenir. « On a contacté (…) le laboratoire des travaux publics et le laboratoire géophysique de l’université pour (…) dépêcher des experts en géologie et en hydrologie (…) pour qu’on puisse faire une étude du terrain et avoir plus d’explications ». Enfin, e président insiste sur la violence du choc pour les habitants : « On est conscient que pour les riverains, ça a dû être vraiment un réveil absolument apocalyptique. On est de tout cœur avec eux ».
Au milieu de l’agitation, les équipes médicales anticipent tous les scénarios. Le chef du SAMU, Bertrand Remaudière, détaille une organisation centrée sur trois priorités : « La première chose c’est d’anticiper l’arrivée potentielle de victimes dans les minutes ou dans les heures qui viennent. (…) La deuxième chose c’est de pouvoir gérer toutes les familles (…) avec (…) des équipes psychologiques et psychiatres. Le dernier objectif est d’anticiper les évacuations parce qu’on est loin de l’hôpital (…) Donc on a prévu de quoi poser des hélicoptères à proximité (…) et prépositionné du matériel à l’hôpital de Taaone » .

« Espérer des espaces de vie »
Les secours ne perdent pas espoir de retrouver d’éventuelles victimes. Olivier Lhote raconte une anecdote qui laisse entrevoir une issue possible pour certaines des personnes recherchées : « Sur une intervention identique il y a quelques temps, la personne avait été bloquée sous sa douche. On peut espérer qu’il y ait encore des espaces de vie. (…) C’est pour ça qu’on est très très prudents. »
L’opération pourrait durer plusieurs dizaines d’heures, préviennent les autorités. « C’est un chantier qui va très long, parce qu’on est très minutieux. On a le souci de bien faire, et surtout de ne pas blesser les victimes » , conclut-il..



