Entre averses et éclaircies, ils étaient nombreux à avoir répondu à l’appel de l’association Vahine Orama no Raromatai samedi. Pas de slogans criés ni pas de marche silencieuse : l’association a choisi de sensibiliser différemment, au sujet des violences faites aux femmes.
Au programme de l’événement : des ateliers participatifs, activités sportives, danse et échanges. « Le sujet est grave, mais on essaie de l’aborder de manière à faire venir le plus grand nombre, explique Romy, membre de Vahine Orama. Dans les tout récents chiffres, sur lesquels on peut enfin s’appuyer, on sait qu’il y a une femme par jour victime de violence. Dans 88% des cas, c’est son conjoint qui la violente. Et sur les 7 derniers, il y a eu 10 féminicides. Dix femmes tuées, toutes par leur conjoint. »
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Le mot d’ordre du jour : Aita (Non). Un appel direct à briser le silence, car ici comme ailleurs, chacun connaît au moins une victime. Une réalité qui touche toutes les familles, sans exception. « Il y a des violences qui ne sont pas vues, qui sont cachées, confie Roina, habitante de Raiatea. C’est difficile de dénoncer parce qu’on a peur que le tane s’en prenne à nous. »
Pour celles qui recherchent un soutien, une protection, une ligne verte est disponible : « Si on parle des appels, on va dire qu’on en est à peu près à 30 par mois dont environ 1 femme par jour qui fait appel à nous, estime Romy. Pas forcément pour un hébergement d’urgence. Ça peut être le cas. Pour les hébergements d’urgence, on va dire qu’on en est à un ou deux par mois. C’est quand même un chiffre conséquent pour une ile comme Raiatea et on ne compte pas dedans les appels qui concernent d’autres iles des Raromatai.
Même sous la pluie, la foule était au rendez-vous. Une preuve que la lutte contre les violences faites aux femmes rassemble, mobilise, et qu’elle concerne chacun d’entre nous.
Tu te sens en danger ? Tu as besoin de parler ? Tu cherches du soutien, une protection ?
Le numéro d’urgence à Raiatea : 87 25 32 32
