Vaihere Schmitt entame sa 19e année d’enseignement au lycée Paul Gauguin. Mais cette rentrée n’est pas comme les autres : l’enseignante vient d’obtenir son agrégation en lettres modernes.
« C’était vraiment un rêve, mais un rêve qui me paraissait inatteignable. Et je pense que souvent, quand on grandit en Polynésie, quand on ne baigne pas dans le milieu enseignant et dans le milieu des lettres, comme c’est mon cas, on n’imagine pas pouvoir atteindre ce genre d’objectifs » , confie-t-elle.
Ce concours, elle l’a vécu comme un défi personnel. « C’était vraiment un challenge. Ça permet vraiment de se remettre en question, de se former à nouveau. Et puis de passer de l’autre côté de la barrière, de redevenir étudiant. De se remettre à la place aussi de ses élèves, en posture de celui qui apprend » , explique-t-elle, convaincue que cette expérience renforce sa pédagogie.
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Car au-delà des cours, Vaihere a à cœur de transmettre sa passion des lettres classiques et modernes à travers des projets originaux. « Tous les ans, avec chaque classe, on monte un projet différent. Mais le projet se construit avec la classe, en fonction de leurs envies » , décrit-elle.
L’an dernier, les Jeux Olympiques ont inspiré un travail inédit : « Le projet, c’était vraiment un esprit sain dans un corps sain. Donc, ils faisaient du sport, du ori tahiti, par exemple, en déclinant du latin, du grec. En récitant leur déclinaison latine et grecque, on a fait toute une série de montages vidéo et de challenges sous forme de battle avec d’autres classes en France métropolitaine » .
Avec son nouveau statut d’agrégée, Vaihere bénéficie désormais de trois heures de cours en moins chaque semaine, passant de 18 à 15 heures. Un allègement qu’elle compte mettre à profit pour continuer à innover et partager, avec ses élèves, la richesse des lettres modernes et classiques.
