Pierre est propriétaire d’une parcelle de 3000 m² située en bord de route à Mahina. Comme d’autres propriétaires de la commune, il a appris qu’une troisième voie viendrait empiéter sur son terrain, dans le cadre du projet annoncé le 6 novembre dernier par le ministre de l’Équipement, Jordy Chan.
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Alors que l’enquête publique relative à l’impact environnemental des travaux s’achève le 21 décembre, Pierre et d’autres résidents se sont mobilisés au sein d’un collectif citoyen pour contester le projet. « On nous a toujours dit, lorsqu’on a acheté ce terrain il y a 25 ans, qu’il n’y avait pas de problème, puisqu’en face il y a énormément de terrain public libre. Donc s’il y a un rond-point qui se met, on peut utiliser la partie publique. Or, là, on déporte tout sur les zones privées avec l’expropriation alors qu’il va rester des terrains publics en face du collège », explique-t-il.
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Sur son terrain, qui accueille une activité commerciale, Pierre assure qu’il envisageait de faire construire un immeuble. « Si on nous empêche de sortir sur ce côté-là, et si on nous mange une bonne partie du terrain, on ne sait pas ce qu’il va rester de constructif sur cette partie-là », s’alarme-t-il.
Un mois après l’annonce officielle du projet, le collectif demande une révision du tracé dans un mouvement qui se revendique apolitique, mais autour duquel gravitent pourtant des personnalités politiques de tous horizons. Parmi elles, Émile Vernaudon (Tavini Huiraatira), Hinoi Fritch (Mahina A ti’a) et l’actuel maire, Damas Teuira. « Il est important d’avoir des différentes personnalités pour montrer notre mécontentement. Aujourd’hui, le maire n’était pas là, mais il a très clairement fait savoir qu’il était contre ce projet » , note Teiki Vahine, membre du collectif.

Si les opposants reconnaissent la nécessité de trouver une solution à l’engorgement quotidien du réseau routier sur la côte Est, ils réclament avant tout une véritable concertation avec le Pays et le ministère de l’Équipement. « Au conseil municipal, lorsque le ministre nous a présenté son projet, j’ai demandé à ce qu’il y ait des réunions de travail pour que l’on puisse justement envisager les différentes alternatives et que ça puisse être chiffré », assure Hinoi Fritch.
L’enquête publique devrait permettre de mesurer le degré d’adhésion – ou non – de la population. À trois mois des élections municipales, la question de cette troisième voie s’annonce déjà comme un thème central de la campagne à Mahina.



