Toussaint : des souvenirs qui unissent encore les familles

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En ce jour de Toussaint, les familles du fenua se rassemblent autour des tombes et ravivent les souvenirs de ceux qui ne sont plus là. Entre rires, confidences et anecdotes, la mémoire des défunts continue de tisser du lien.

En ce jour de la Toussaint, des souvenirs précieux surgissent autour des sépultures, des instants partagés qui révèlent les personnalités des êtres disparus. Hanalei est venue se recueillir sur la tombe de son grand arrière mère, figurante dans le film les révoltés de la Bounty en 1962. « C’est vrai qu’elle était très jolie », confie la jeune femme.

La famille de Matahi est réunie. Ce rendez-vous permet de faire revivre avec les mots, des moments de vie, un héritage familial. « C’était un très bon chasseur. J’ai quelques souvenirs et mon papa m’a raconté. On allait donner à manger aux cochons. »

 

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Autre rencontre et autre histoire. Heremano, lui, est venu nettoyer la tombe de la grand-mère de sa compagne. Une dame qu’il a connue bien des années avant sa vie de couple, lorsqu’il était enfant. « À l’époque, c’était une cantinière de mon école. Je suis avec sa petite fille. Quand on voulait une assiette supplémentaire, c’est elle qu’il fallait aller voir. »

Des sourires, plutôt que des larmes. Augustine garde précieusement en mémoire la joie de vivre de son frère, décédé dans un accident. Un « clown » selon ses propres mots, qui faisait de chaque instant entre frères et sœurs, un moment de joie. « Il aimait bien nous faire rire. Il jouait dans un orchestre. Quand il jouait de la batterie, il aimait faire des grimaces pour qu’on rigole avec lui ».

Et les souvenirs des défunts permettent aussi de faire des rencontres. À Mahanena, Tehauoterai entretient la tombe de sa mère. Elle découvre qu’un autre habitant de la commune, a, lui aussi, connu sa maman lorsqu’il était élève. « Un de ses anciens élèves est en train de repeindre la tombe d’un de ses grand-parents qui est enterré juste à côté de ma mère. Il me disait que ma maman était son enseignante. Ses anciens élèves, c’étaient ses enfants avant nous. On découvre même après sa mort comment elle était : quelqu’un de très aimant. »

Avec des fleurs, des mots, ou des prières, la Toussaint honore les êtres qui ne sont plus de ce monde et tisse les liens de souvenirs précieux.

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