Guy et Évelyne, un combat main dans la main contre la maladie d’Alzheimer

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    L’association Alzheimer Polynésie change de nom et devient France Alzheimer Polynésie. Une intégration au réseau national pour renforcer la prise en charge des malades, des soignants et des familles. 500 d’entre-elles sont actuellement concernées en Polynésie. Alors comment vivre avec Alzheimer ? C’est le quotidien de Guy Ramond qui est mobilisé 24h sur 24 auprès de son épouse Evelyne, diagnostiquée il y a 2 ans. Un témoignage poignant.

    Depuis deux ans, Guy accompagne son épouse Evelyne atteinte d’un mal invisible : Alzheimer. Une maladie neurodégénérative qui touche en moyenne 8% de la population des plus de 65 ans.

    Un taux qui monte à 15% pour les personnes âgées de 80 ans et plus. Pertes de mémoire sévères, confusion et désorientation sont devenues le quotidien d’Evelyne. 

     « C’est un petit peu comme un enfant de 2 ans, 2 ans et demi. Dès qu’il n’y a plus de bruit, c’est inquiétant. J’ai mon bureau dans une pièce à côté et dès que c’est trop silencieux, j’arrête l’ordinateur et je vais voir ce qu’il se passe. Quelquefois elle est dans le jardin habillée, pas habillée, ça dépend », témoigne Guy.

    La maladie insidieuse est difficile à détecter malgré l’apparition des premiers symptômes.

    « En 2023, elle était convoquée pour se faire opérer de la main. Elle a affirmé des choses au personnel soignant, comme quoi elle avait déjeuné le matin alors que c’était faux. A partir de là, j’ai commencé à avoir des doutes, je me suis renseigné sur internet et là, j’ai vu qu’elle remplissait toutes les cases d’Alzheimer », raconte son époux.

    Des examens approfondis viendront confirmer ses craintes. À partir de ce moment, Evelyne perd progressivement ses facultés cognitives et son autonomie.  « En l’espace de 2 ans, c’est passé d’une personne hyper active, hyper intéressante, à une personne comme elle est aujourd’hui », souffle Guy.

    Evelyne était cheffe d’atelier dans une maison de couture. Elle a dû renoncer à tout malgré un profil de sportive chevronnée.  « Elle a fait environ 15 semi-marathons, 21 marathons, 3 fois le tour de l’île en mode course. Donc, elle a fait pas mal de courses à pied », souligne son mari.

    Malgré une stimulation quotidienne grâce à des activités ludiques et des sorties pour garder un lien avec la société, Evelyne n’a plus goût à rien :« J’essaye de l’intéresser à ce qu’il l’intéressait avant : couture, jardinage, un petit peu de dessin, tout ça. Il n’y a aucun intérêt. Là, si j’essaye de lui faire faire éplucher quelques patates, c’est non ».

    Sans aide, ni formation, Guy ne se fait pas d’illusions sur son avenir et celui de son épouse. Selon les études, plus de 30% des aidants familiaux décèdent avant la personne malade.

    « Bien souvent l’aidant partait avant l’aidé. C’est un petit peu ma perspective du moment. Ça va se terminer avec une permanence en institut, en résidence. Mais en résidence familiale, non pas type EHPAD, où elle aura des activités, elle sera dans un environnement familial », souffle Guy.

    Membre actif de l’association France Alzheimer Polynésie, il attend un soutien plus conséquent des autorités pour ces malades.

     « Au niveau du politique, ça a l’air de partir dans le bon sens. Je dis bien ça a l’air. Moi j’attends de voir les résultats. S’ils nous donnent un local, des subventions, des aides, là je dirais : ‘OK, il n’y a pas de soucis’ », dit-il.  

    En attendant, Evelyne peut compter sur le soutien indéfectible de son mari. Lui qui essaie au quotidien de lui offrir une vie digne, faite de joie et de tendresse. 

    En Polynésie, les spécialistes manquent en gériatrie et en structures adaptées sur Tahiti et dans les îles. Officiellement, 500 patients sont atteints de la maladie d’Alzheimer. Selon France Azheimer Polynésie, ils seraient en réalité plus de 2500.

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