Plongée en Polynésie : un loisir encadré face aux risques croissants

    Publié le

    Le décès d’une touriste le 19 juillet en plongée sous-marine, rappelle que l’activité impose d’être en bonne condition physique avant de viser les profondeurs. Les professionnels sont régulièrement contrôlés par les autorités. Bien que des accidents soient recensés, le fenua reste l’une des destinations les plus sûres, avec des moyens de secours performants.

    La Polynésie, destination plongée de prédilection. Avec aujourd’hui une cinquantaine de clubs, les fonds marins attirent plus que jamais les plongeurs de tous niveaux. Mais le risque d’accident n’est pas nul sous l’eau.

    La semaine dernière, une touriste de 59 ans est décédée. Au Fenua, l’activité est pourtant soumise à une réglementation stricte et les professionnels sont formés pour la prise en charge urgente en cas d’accident. Des formations exigeantes et obligatoires.

    « Il y a une formation en premier secours. Toutes les formations de guides ou de moniteurs professionnels intègrent évidemment des formations en premier secours, recyclées tous les ans d’ailleurs, explique Frédéric Thibur, directeur de formation. Et même pour des moniteurs internationaux qui voudraient travailler ici en Polynésie française, il y a même une formation complémentaire sur la spécificité de la Polynésie française de cinq semaines en complément de leur formation de base. Donc la Polynésie française est particulièrement attentionnée à ce que la sécurité soit assurée en premier lieu puisque la plongée est l’activité touristique la plus pratiquée ici. »

    – PUBLICITE –

    Portée par une fréquentation touristique record ces dernières années, le nombre d’accidents tend mécaniquement à augmenter. Mais les accidents mortels restent rares en Polynésie.

    Les clubs ont d’ailleurs obligation de faire une déclaration auprès de la direction Jeunesse et Sport sous 48 heures en cas d’incident, de la bouteille qui tombe sur un pied à l’accident plus grave. À l’unité de médecine hyperbare du centre hospitalier, on traite par oxygénothérapie des patients qui ont subi des complications lors de leur remontée. L’accident de désaturation est le plus fréquent.

    « Jusqu’en 2022, on avait une trentaine d’accidents par an, rapporte le Dr Loïc Durand, responsable de l’unité médecine hyperbare. Depuis 2023, on a une augmentation des touristes et notamment du tourisme de la plongée, une augmentation des clubs aussi. Donc mathématiquement, on va avoir plus d’accidents. Et donc en 2023, on est passé de 30 à peu près à 70. En 2024, on était à une cinquantaine. »

    Mais difficile d’établir des statistiques précises sur le nombre d’accidents car le FENOA ne tient pas de registre officiel pour recenser le nombre de plongées effectuées chaque année.

    Dans un communiqué, le syndicat polynésien des centres de plongée attire l’attention sur le développement de l’activité et sur l’âge de plus en plus élevé des pratiquants, un facteur de risque à prendre en compte selon son président. Un avis partagé par ce médecin, la condition physique est très souvent liée aux accidents de plongée, surtout chez les personnes âgées ou mal préparées. « À partir du moment où on est dans l’eau, on prend un risque physiologique puisqu’il y a des lois physiques qui vont s’appliquer, qui vont déterminer les causes des accidents. Et la plupart du temps, il faut rechercher quand même des causes individuelles, physiologiques, médicales, avant de jeter la pierre aux clubs de plongée qui dans l’ensemble sont des professionnels de qualité en Polynésie. »

    Bien qu’il soit préconisé d’effectuer un bilan santé avant de s’adonner à la plongée sous-marine, les clubs n’exigent pas de certificat médical. Ils demandent cependant aux clients de répondre à un questionnaire déclaratif.

    « C’est une obligation, chaque plongeur a un document à compléter, celui-ci où vous avez une petite dizaine de questions auxquelles il faut répondre par oui ou par non. Si effectivement le plongeur répond par oui sur une de ces questions, il devra nous fournir obligatoirement un certificat médical« , assure Dorothée Neisen, responsable de centre.

    Pour écarter tout risque, la gendarmerie a renforcé les contrôles auprès des clubs, à la fois sur terre et dans l’eau, des vérifications de procédures, de matériel, un rappel à l’ordre qui peut aller jusqu’à la fermeture administrative.

    Dernières news

    A lire aussi

    Activer le son Couper le son