À 18 ans, Jade vient d’entamer ses premières heures de conduite. Pour présenter son code, suivre 20 heures de conduite et se présenter une première fois à l’examen, elle déboursera au minimum 145 000 Francs CFP. La jeune femme finance sa formation au fur et à mesure : « Actuellement, ça a un coût parce qu’il faut payer déjà les heures de conduite. Après, il faudra payer aussi l’heure pour passer justement l’examen. Mais au fil des années, vu le nombre de fois où on va utiliser notre permis de conduire dans notre vie, ça va être rentabilisé. »
Les tarifs varient légèrement d’une auto-école à l’autre. Il faut compter entre 15 000 et 20 000 Francs CFP pour la formation au code et en moyenne 6 500 Francs CFP de l’heure pour la conduite. Les professionnels rappellent que le prix demandé couvre une formation complète et progressive.
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Pour les moniteurs, enseigner la conduite demande du temps et de la patience, surtout avec les débutants.
« Beaucoup de gens quand même ne conduisent pas du tout avant de venir à l’auto-école. Il faut apprendre déjà à maîtriser le véhicule, apprendre à contrôler, à voir ce que font les gens. Ensuite, il faut leur apprendre à anticiper aussi les mauvais comportements des autres et on passe beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps« , souligne Marie Hourcaillou, monitrice d’auto-école.
Les professionnels rappellent que leurs tarifs n’ont pas été augmentés depuis plusieurs années, alors que leurs charges continuent de croître : assurances, prix des véhicules à renouveler tous les 5 ans, contrôle technique.
« Tout ça a un coût, il faut voir que dans le prix de l’heure, la moitié c’est le prix du moniteur, des moniteurs diplomés et rémunérés à la mesure de leur diplôme et de leurs compétences« , explique Dorel Carenco, également moniteur.
Pour certains jeunes, le prix reste un frein. Des dispositifs de soutien existent, notamment pour les 18-30 ans sous conditions de revenus.
« 10 heures d’apprentissage théorique pour le code de la route et 20 heures de conduite, qui est très accessible pour la population puisque la contribution des personnes qui s’engagent dans ce dispositif n’est que de 20 000 francs. Alors il faut avoir moins de 30 ans, il faut être soit en formation, apprenti ou demandeur d’emploi inscrit au SEFI« , précise Sandra Folini, directrice adjointe des Transports terrestres.
En 2024, 270 jeunes ont pu bénéficier de cette aide. La prochaine campagne s’ouvrira en octobre, offrant une opportunité pour réduire le coût de l’accès au permis.
Le permis reste un atout pour l’emploi et l’autonomie des jeunes. Les auto-écoles rappellent qu’il ne s’agit pas seulement d’apprendre à conduire, mais aussi de former des conducteurs responsables. Certains élèves avouent avoir pris le volant sans permis pendant des années, avant de se décider à se régulariser face au risque d’accident ou de sanction.