6h15, ce vendredi matin, devant un établissement de Papeete. Un important dispositif de sécurité s’est mis en place. Le contrôle surprise ne se déroulait pas, cette fois, en classe, mais aux abords du lycée. Sujet du jour : « détenez-vous des produits illicites sur vous et ouvrez vos sacs à dos ».
« On a vu plein de policiers arriver d’un coup. C’est assez choquant. Cela n’arrive pas tous les jours. Mais s’ils font cela, cela veut dire qu’il y a vraiment quelque chose de douteux », a témoigné Elisa, une lycéenne.
Cette intervention coordonnée visait à protéger les élèves des trafics et de la consommation de stupéfiants. Si la présence des forces de l’ordre a pu surprendre les plus jeunes, elle a rassuré des parents.
« Tous les parents sont inquiets du fléau de la drogue. Ça me rassure en tant que maman de savoir que nos enfants sont protégés », se réjouit Miri.
Une quinzaine de contrôles inopinés ont été réalisés dans la matinée devant plusieurs établissements scolaires, mais aussi les routes. Au total, 28 opérations similaires ont déjà eu lieu depuis le début de l’année.
« Ces contrôles sont nécessaires dans l’espace scolaire pour prévenir ce type de phénomène, quel que soit l’âge. Évidemment, la lutte contre les infractions à la législation sur les stupéfiants fait partie des priorités du parquet de Papeete », a indiqué la procureure de la République, Solène Belaouar.
« Le premier contrôle, c’est la vigilance face aux violences. Donc, on vérifie le contenu des sacs, évidemment, à l’extérieur des établissements scolaires. C’est la compétence de la police nationale et la police municipale que je remercie aussi », a ajouté le haut-commissaire Alexandre Rochatte.
Autre objectif : « la lutte contre les stupéfiants ». « Vous avez pu voir qu’on a trouvé un certain nombre de personnes qui, au moins, étaient possesseurs ou consommateurs. Les enquêtes vont évidemment continuer », a poursuivi le représentant de l’Etat.
Autour des établissements scolaires, il n’est pas rare de voir des jeunes s’essayer à la consommation de tabac ou de vape. Avec la crainte d’aller plus loin, et de tester des produits stupéfiants. Les équipes pédagogiques ont déjà saisi plus d’une dizaine de cigarettes électroniques depuis la rentrée.
« On n’a pas de consommation avérée à l’intérieur de l’établissement. On peut avoir des débuts de tentatives, mais on va appliquer le règlement intérieur et on va avoir un échange avec les familles et mettre en place des éléments de prévention », a expliqué le principal du collège Louise Tehea Carlson, Benoît Montaubric.
En plus des contrôles des élèves, les fouilles ont été étendues à quelques véhicules de passage. Douaniers et policiers ont effectué des saisies. Des pipettes et des stupéfiants en petite quantité sur ce point de contrôle.
« Le gros message à porter, c’est de rassurer les parents d’élèves, de sécuriser les collégiens et les lycéens, et de rappeler à tout le monde qu’on ne doit pas laisser faire. En tout cas, les forces de sécurité sont là pour y veiller », a souligné le commandant Tamatea Tuheiava, chef du service territorial de sécurité publique à la DTPN.
Une présence sur le terrain, mais aussi dans les airs grâce à un drone. Et un seul mot d’ordre : tolérance zéro. Car les dealers n’hésitent plus à approcher les élèves près de leurs établissements.
« Au point où on en est, que les flics viennent devant le lycée pour nous arrêter et faire des contrôles, je suis plus étonné », a soufflé un élève.
Pour dissuader à la fois les dealers et les consommateurs de paka ou d’ice, ces opérations seront reconduites tout au long de l’année scolaire.
