« On est souvent très invisibles » : le réseau des femmes chefs d’entreprises en pleine croissance

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En déplacement en Polynésie française, la déléguée régionale des Femmes Chefs d’Entreprises Pacifique, Valérie Zaoui, insiste sur l’urgence de structurer un véritable accompagnement pour les entrepreneures. Entre montée en compétences, échanges avec les institutions et préparation des projets FCE 2026, elle souhaite impulser une nouvelle dynamique qui favoriserait la visibilité et la professionnalisation des dirigeantes locales. Interview.

TNTV : Que représente le réseau femmes chefs d’entreprises pour les entrepreneurs de la Polynésie ?
Valérie Zaoui : “C’est une très belle opportunité pour les femmes chefs d’entreprises de travailler en réseau, de se faire connaître, de se former aussi tout au long de leur vie professionnelle, également de prendre des mandats, ce qui manque actuellement cruellement dans le monde économique, que ce soit en Nouvelle-Calédonie ou ici en Polynésie.”

TNTV : Pourquoi y adhérer en tant que femmes chefs d’entreprise ?
Valérie Zaoui : “On a besoin d’un réseau qui soit bienveillant, qui soit dans l’entraide. Ça c’est exactement ce qu’on trouve dans nos réseaux de FCE. C’est un réseau mondial donc ça comprend vraiment beaucoup d’avantages de pouvoir aller dans plus de 120 pays dans le monde et retrouver d’autres femmes chefs d’entreprise avec qui dialoguer, travailler etc. C’est un très bon moyen de se former puisqu’on propose des formations et puis en interne on fait beaucoup de réunions de travail avec des intervenants qui viennent aussi former, et encore une fois la visibilité que cela peut apporter est très importante pour les femmes chefs d’entreprise.”

 

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TNTV : Vous parlez de réseau, combien de membres compte aujourd’hui ce réseau Nouvelle-Calédonie et Polynésie française réunies ?
Valérie Zaoui : “Nous serons 50 en Nouvelle-Calédonie en janvier 2026. Les FCE de Polynésie étaient 15 et elles devraient commencer 2026 avec 5 personnes supplémentaires donc déjà un réseau de 20 femmes chefs d’entreprise au bout de trois ans, c’est déjà une très belle réussite.”

TNTV : Quel est l’objectif principal de votre déplacement ici en Polynésie ?
Valérie Zaoui : “C’est de créer des liens entre la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie. On a beaucoup à partager, c’est également les aider à se structurer parce qu’on arrive aux portes de 2026 et j’aimerais les aider à éviter certaines erreurs que nous avons pu faire dans notre réseau, les faire aller plus vite, leur donner peut-être un peu plus de visibilité et mettre l’accent sur la prise de mandat qui pour moi est un des axes majeurs du développement. La formation, c’est essentiel pour les chefs d’entreprise de manière générale et pour les femmes encore plus » .

TNTV : Quel besoin majeur a été exprimé le plus souvent durant les échanges ?
Valérie Zaoui : “Ce qui nous semble essentiel, c’est d’axer notre travail sur les prochaines années sur la formation des chefs d’entreprise. Qu’on soit homme ou femme, on n’est pas armé pour faire évoluer nos entreprises si on ne va pas vers la formation professionnelle, et malheureusement le chef d’entreprise a tendance à s’oublier dans la formation professionnelle. Et si le chef d’entreprise n’est pas formé, forcément à un moment donné ça fait des défaillances d’entreprise. Donc on aimerait insister sur la création d’un fonds interprofessionnel d’assurance formation, comme il existe pour les salariés mais cette fois-ci destiné aux professionnels. Et ça c’est un message qu’on porte depuis plusieurs années que ce soit en Nouvelle-Calédonie ou ici à Tahiti. Je sais que ça tient très fort à cœur des FCE.”

TNTV : Vous êtes également ici pour préparer FCE 2026, quels projets concerneront la Polynésie ?
Valérie Zaoui : “On aimerait faire un échange avec la Nouvelle-Calédonie, donc ça va être dans les tuyaux et je crois que tout le monde est emballé que ce soit ici ou là-bas. On va travailler sur les 80 portraits de femmes chefs d’entreprise, ce sera un événement qui aura lieu autour de février ou mars très certainement. L’idée ce sera de mettre en avant des femmes chefs d’entreprise, montrer ce qu’on ne voit jamais, c’est-à-dire qu’on est souvent invisibles dans le monde économique alors que beaucoup de femmes s’investissent dans l’entreprenariat. Il faut les mettre en valeur et ce sera structuré, recruté. D’ailleurs je lance un petit appel, je crois qu’il doit y avoir notre email qui va passer en bandeau : on cherche à recruter des nouvelles adhérentes, des femmes chefs d’entreprise notamment dans la communication. Les FCE de Polynésie ont grandement besoin de soutien. Donc si l’une d’entre vous est femme chef d’entreprise dans le milieu de la communication, welcome, venez nous rejoindre, on aura besoin de vous pour nous aider à nous faire connaître sur les réseaux.”

TNTV : (Le 20 novembre) est un autre jour férié, comment les entreprises peuvent-elles gérer ce manque à gagner ?
Valérie Zaoui : “C’est une année un peu charnière parce que tout le monde n’a pas eu ce jour férié et qu’il vient en remplacement d’un jour férié qui existait dans le passé. Donc finalement c’est un jour qui remplace un autre. Et de ce que j’entends, c’est plutôt positif parce qu’il est orienté vers la culture polynésienne et c’est bien que les écoles travaillent autour de ces thématiques et que les gens, les touristes, etc., puissent avoir cette opportunité de découvrir votre jolie culture.”

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