La grève a officiellement démarré ce lundi à la Maison de la culture (TFTN), où près de la moitié des effectifs aurait cessé le travail, selon les estimations avancées par certains grévistes ce matin. 13 points sur les 16 que comporte le préavis de grève ont été négociés.
En attendant un accord sur les trois restants, le coup d’envoi du Heiva i Tahiti, programmé ce jeudi, est toujours menacé. Du côté des troupes de danse, les préparatifs se poursuivent. Les artistes veulent encore y croire, et ce malgré la grève générale menée dans la fonction publique territoriale par la Fraap, qui ajoute une contrainte logistique supplémentaire pour l’approvisionnement. « On doit réorganiser toute la fabrication des costumes, notamment le végétal, puisque la grève des pompiers impacte l’arrivée des fleurs, soupire Tiare Trompette Dezerville, cheffe de Hei Tahiti. On doit rassurer le groupe, se dire qu’on fait comme si on sera sur scène le jeudi 3 juillet » .
Une annulation coûterait cher à la troupe. « Derrière, après, c’est une grosse machine qui est en train de s’essouffler, parce que financièrement, si jamais la soirée ne se fait pas, c’est une perte pour nous » , ajoute-t-elle. Cela fait quand même depuis le début de ce Heiva que nous sommes très malmenés. C’était déjà bien avant avec les lieux de répétition, c’était déjà aussi avec les nuisances sonores. On est arrivé à un moment donné où on est fatigués, un peu exaspérés et on espère que le Pays prendra des responsabilités et notamment des décisions sur la culture » , conclut-elle.
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Plus indirectement, un report de date bouleverserait l’agenda des proches des troupes, dont les danseurs internationaux. Hei Tahiti accueille cette année des danseurs venus des États-Unis ou du Mexique. Aimee Cebreros, qui enseigne le ori tahiti à Tijuana, participe à son 1er heiva. « Ma famille a fait le voyage depuis le Mexique pour me voir danser, certains ne seront là que jusqu’à ce week-end pour découvrir le heiva. Alors c’est malheureux de penser qu’ils ne le verront peut-être pas le spectacle et ne me verront pas danser ici sur cette scène pour réaliser ce rêve » , constate-t-elle.

Figure respectée du Heiva, Pierrot Faraire invoque les tupuna, et l’âme de To’ata. En 32 ans, le chef du groupe Tamariki Rapa n’a manqué le rendez-vous que deux fois. Autant dire qu’une annulation du Heiva est tout simplement impensable pour lui. « Ce serait bien la première fois. J’ai toujours la chair de poule quand j’entre sur Toata. J’ai reçu une onde positive, et j’espère qu’elle va détruire l’onde négative pour que ce Heiva se tienne cette année » , positive-t-il.
11 groupes de Ori Tahiti et 12 groupes de Himene tumu sont sensés monter sur scène au cours du Heiva, programmé du jeudi 3 au samedi 19 juillet.