Il milite pour convaincre la France de reconnaître le traité sur l’interdiction des armes nucléaires. Le directeur de l’ICAN France, coalition d’ONG, et lauréate du prix Nobel de la paix en 2017, a rencontré, ce vendredi, une délégation d’élus de l’Assemblée.
Invité, avec le chercheur et journaliste Nic Maclellan par Moruroa e Tatou, il appelle l’État à avoir un discours cohérent sur le fait nucléaire.
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« Il y a un double langage. L’Etat français a créé une loi, reconnait qu’il y a bien des victimes au niveau national. Et lorsqu’on va à l’ONU et qu’il y a une résolution portée par le Kazakhstan et les Kiribati sur cette question du lourd héritage et des conséquences des armes nucléaires, il va voter contre. Et en plus, la France est isolée et vote contre avec la Russie, la Corée du Nord et son allié britannique face à 171 états qui votent pour. Il est là le double langage », déplore Jean-Marie Collin.
« Soit on reconnait dans son entièreté le fait qu’il y a un problème des victimes des essais nucléaires, soit on ne le reconnait pas », ajoute celui-ci.
La représentante Hinamoeura Morgant-Cross est à l’origine de cette rencontre avec les élus. « C’est important que nous, parlementaires polynésiens, on soit aussi présent sur des scènes internationales. Notamment durant les conférences sur le traité d’interdiction des armes nucléaires car ça apporte un poids : faire pression sur l’État français pour qu’il reconnaisse le préjudicie que nous avons subi », explique l’élue.
« Partout dans le monde, il y a des services de médecine nucléaire. Nous en avons un au CHPF. Mais on ne parle pas de médecine nucléaire, mais de médecine isotopique. 9a nous conforte dans ce système colonial qui est toujours présent dans nos têtes », estime la représentante Tavini, Pauline Niva.
Cet échange s’est déroulé quelques minutes après la levée de drapeaux pour la Journée mondiale de l’ONU. Mais il a été boudé par la plupart des élus indépendantistes. Pas de rencontre prévue avec les présidents des diverses institutions.
« Est-ce que c’est parce que c’est moi qui ai organisé cette réunion et que c’est pour ça que monsieur Antony Géros ne se déplace pas ? Je n’ai pas la réponse », s’interroge Hinamoeura Morgant-Cross.
« On a du temps pour faire lever un drapeau de l’ONU, pour faire un discours de décolonisation, mais, par contre, pour venir parler de ce sujet…ça me rappelle encore une fois ce sentiment que pour le Tavini Huiraatira, ce n’est qu’un fonds de commerce », grince l’élue.
Des rencontres sont toutefois prévues avec des représentants de l’Église protestante Ma’ohi et ceux de l’association Moruroa e Tatou en milieu de semaine prochaine, à Moorea.



