TNTV : Une réaction tout d’abord par rapport au reportage précédant sur cette jeune maman SDF ?
Minarii Galenon Taupua : « C’est un témoignage qui m’émeut, parce que c’est une femme qui a 5 enfants, une maman d’enfants. Et je voudrais la féliciter, la remercier d’avoir accepté d’aller au Pu O Te Hau, puisqu’elle a accepté aussi de se faire suivre par les affaires sociales. Qu’elle sache que nous sommes là pour l’aider et pour réaliser aussi son rêve qui est d’avoir un travail et éventuellement un logement ».
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TNTV : l’Observatoire des violences faites aux femmes va être officiellement lancé, ce mardi. A quoi va-t-il servir ?
Minarii Galenon Taupua : « Tout d’abord, cet Observatoire va venir un peu nous conforter dans les chiffres, puisqu’il y a plusieurs chiffres qui ont été annoncés. Mais la nouveauté, c’est que la vice-présidence travaille directement avec l’instance judiciaire, ce qui est une nouveauté. Je remercie le président du gouvernement d’avoir accepté ce beau projet. Mais il faut savoir que cet Observatoire était déjà dans nos projets, dans le plan de dignité humaine et qu’il était déjà prévu par le Conseil des femmes en 2018. C’était vraiment une demande ».
TNTV : Comment le travail va-t-il s’articuler ?
Minarii Galenon Taupua : « Il faut savoir que ce sont deux femmes, et surtout la première présidente de la Cour d’appel, Mme Gwenola Joly-Coz, qui a accepté qu’on travaille ensemble. Ce qui est formidable, c’est que depuis le mois de janvier, depuis son arrivée, nous avons pu nous rencontrer et mettre en place cet Observatoire et surtout, un livret que nous allons présenter ce mardi ».
TNTV : « On imagine que cet Observatoire ne va pas faire qu’observer. Il va peut-être aussi proposer des actions pour lutter contre ce fléau de la violence. Est-ce bien la finalité ?
Minarii Galenon Taupua : « Mon objectif de travailler directement avec la première présidente de la Cour d’appel, c’est d’abord pour éveiller les consciences. Nous savons qu’il y a des violences. Nous savons que les femmes sont violentées. Mais je veux qu’on prenne conscience que ce sont les enfants que nous faisons souffrir. Et comme on aime dire que la jeunesse, c’est l’avenir de notre pays, j’aimerais qu’on sauve aussi nos enfants au travers de cet Observatoire ».
TNTV : Entre août 2024 et août 2025, près de 500 affaires de violences faites à une femme ont été jugées au tribunal correctionnel. A cela s’ajoute 18 morts en 7 ans liés à ces violences intrafamiliales. Pour chaque cas, l’auteur des faits était un homme. Comment se fait-il selon vous que la violence au sein des familles ou des couples soit à ce point installée ?
Minarii Galenon Taupua : « J’aime dire qu’il faut déjà aider nos familles, aider les couples. Bien souvent, ce sont des couples qui sont très jeunes. Quand on est jeune, il faut aussi apprendre à être parent. Je vous assure que ce n’est pas facile. Aussi, j’ai décidé de mettre aussi en place, de construire, un Centre de la parentalité et surtout sensibiliser nos familles. Avant que nous arrivions à la justice, il faut travailler la prévention dans nos familles et c’est ce que je fais depuis début 2024 ».
TNTV : En parlant de familles, en mai dernier, une fillette de 7 ans placée en famille d’accueil décédait, victime de graves maltraitances. Vous aviez reconnu des failles et annoncé un renfort de 20 postes à la DSFE. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Minarii Galenon Taupua : « Ça a été acté au niveau de l’Assemblée. En ce moment, nous sommes en train de pourvoir les postes. Je pense que d’ici à la fin de l’année, nous allons avoir tout le monde en poste. Nous avons aussi décidé de réorganiser la DSFE de manière à ce que les travailleurs sociaux se sentent soutenus. Puisqu’on a voulu aussi travailler sur les indemnités de suggestions spéciales. Ça a été fait au niveau du gouvernement. En ce moment, nous travaillons sur les astreintes, parce qu’il ne faut pas oublier que les travailleurs sociaux ont besoin d’être soutenus. Et aussi, nous avons revalorisé les diplômes de certains travailleurs sociaux, puisque de la catégorie A, ils sont passés en catégorie B et nous l’avons voté au niveau de l’Assemblée. C’est pour vous dire qu’il y a un soutien vraiment permanent du gouvernement envers la DSFE et les travailleurs sociaux ».
TNTV : Vendredi se tenait le Conseil d’administration de la CPS auquel vous avez participé. Confirmez-vous une hausse de l’aide aux familles monoparentales ?
Minarii Galenon Taupua : « Oui. Ça me tenait à cœur. Je précise bien que ce sont les familles qui dépendent du régime RST. C’est important de le dire. Il y a à peu près 20 % d’augmentation des allocations pour les familles monoparentales ».
TNTV : Et pour ce qui est des aidants….
Minarii Galenon Taupua : « Pour les aidants feti’i, il y a aussi une augmentation sur 2026 selon les ressources, je le dis bien. D’abord, pour les familles que nous gérons au niveau de la DSFE, il y aura une augmentation de 50 000 francs pour les aidants feti’i à 80 000 francs selon les ressources dans les familles ».
TNTV : L’une des grosses difficultés également pour les familles aujourd’hui, c’est le logement. Un projet de loi vise à créer une aide au paiement du loyer. Combien de familles pourront en bénéficier ?
Minarii Galenon Taupua : « Je remercie le ministre du Logement puisque nous travaillons ensemble pour les familles qui ont vraiment besoin d’être aidées, comme ces familles qui ont des enfants qui sont placés. Nous recherchons ensemble à aider ces familles, déjà à leur trouver un travail, ensuite un logement. Au niveau du gouvernement, nous allons inaugurer un foyer pour les primo-travailleurs et travailleuses à Taapuna en décembre ».



