L’IA bouleverse les codes de la création audiovisuelle polynésienne

Publié le

L’Intelligence artificielle bouleverse les codes de la production d’images. Dans le secteur de l’audiovisuel, les réalisateurs du fenua suivent la tendance, notamment en postproduction. Les outils de l’IA générative permettent, selon eux, de stimuler la créativité. TNTV fait le point avec des professionnels du secteur.

Animer des pochettes d’albums des grands noms de la musique polynésienne et en un temps réduit. C’était impossible il y a quelques années encore.

Mais grâce à l’IA générative, Charlie “Didjelirium” Perez, motion designer de métier, y parvient.  Ajustement des couleurs, synchronisation labiale, mouvement, ce nouvel outil vient compléter son panel de logiciels. « C’est un super outil pour pouvoir rapidement avoir une idée et essayer de la tester », dit-il.

 

– PUBLICITE –

Musique, écriture, vidéo, motion-design, Charlie Didjelirium est un touche-à-tout. Et l’IA ouvre la voie à de nombreuses possibilités dans ses projets. Mais selon l’artiste, elle ne remplace pas le cerveau humain.

 « C’est un outil et l’outil n’est jamais aussi performant que la main qui le manipule. Ce n’est pas parce que je vais générer des animations en IA que je ne passe pas du temps à faire de l’animation à la main. Car ça me plait aussi, en fait », ajoute-t-il.

Si la qualité des images générées par l’intelligence artificielle se rapproche chaque jour davantage de la réalité, un œil averti en mesure les limites.

Sur un plan, un mouvement de caméra a été créé par l’intelligence artificielle. Un arrêt sur image permet de voir la différence avec un plan réel. Un choix assumé par la production.

Des photos d’archives reprennent vie là aussi grâce à l’IA et au travail d’un réalisateur. Samy Nine a utilisé la nouvelle technologie pour réaliser un clip.

« C’était l’occasion d’essayer. Je collectionnais des photos d’archives que je trouvais fascinantes d’une époque que l’on n’a pas connue. Il y avait ce rêve d’être transporté dans ces moments-là. C’est aussi l’occasion de rendre hommage à ces personnages, à ces photographes », explique-t-il.

L’IA constitue un tournant dans le monde de la production audiovisuelle, à l’image du passage de l’analogique au numérique. Encore faut-il en maîtriser le vocabulaire et les codes. « Il faut faire des choix : apprendre à parler à l’IA et connaître ses limites pour limiter les erreurs », souligne Samy Nine.

L’intelligence artificielle change aussi la donne dans le processus de création musicale. Toarii Pouira est un compositeur. Elle lui a permis d’achever un morceau.

Il l’a utilisée pour visualiser plus rapidement une idée, tester des angles, et fluidifier certaines étapes techniques. Il a ainsi dessiné sur palette un motif polynésien. L’IA l’a généré en une galaxie.

 « J’ai essayé de créer un ‘trailer’ d’une histoire que j’ai écrite. J’ai demandé à l’IA de le faire, mais elle a encore beaucoup de mal à créer des histoires elle-même parce qu’il lui manque les émotions humaines », sourit-il.

Entre accélération créative et nouveaux outils à apprivoiser, l’intelligence artificielle ne signe pas la fin des artistes, mais représente les prémices d’un nouveau mode de travail, à condition de rester guidée par l’œil, la sensibilité et l’intention humaine.

Dernières news

A lire aussi

Activer le son Couper le son