Les tickets resto Tama’a maitai peinent à convaincre le CESEC

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Réuni ce jeudi, le Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC) a rendu un avis défavorable sur le projet de loi « Tama’a maitai », destiné à instaurer des tickets-restaurant pour les salariés du privé et de la fonction publique. Un rejet marqué par des tensions entre représentants patronaux et syndicaux, malgré l’objectif affiché de soutien au pouvoir d’achat et à la production locale.

Au lendemain d’une séance houleuse marquée par le départ de plusieurs représentants syndicaux, le CESEC s’est de nouveau réuni ce jeudi pour se prononcer sur le projet de loi « Tama’a maitai », visant à créer de tickets-restaurant financés conjointement par les salariés, les employeurs et, pour les fonctionnaires, par des deniers publics. Le texte, présenté comme un outil de soutien au pouvoir d’achat et à l’économie locale, a finalement été rejeté par 18 voix pour un avis défavorable, 3 contre et 5 abstentions.

Si le dispositif ne revêt aucun caractère obligatoire pour les entreprises, une partie du patronat s’oppose à l’idée que des fonds publics financent une partie des tickets destinés aux fonctionnaires. « Les petits patrons ne vont pas l’utiliser. Par contre, nous, ce qu’on observe, c’est que la partie publique du Ticket Restaurant coûterait 450 millions, relève Christophe Plée, patron de la CPME. Pour la participation d’un coup à un Ticket Restaurant, moi, je trouve que peut-être les 450 millions, en ce moment, on a besoin de les mettre ailleurs » , considère-t-il.

 

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Autre point de crispation : le plancher fixé à 18 000 francs par mois et par salarié, un montant jugé trop élevé par les petites entreprises, même si la contribution est partagée à parts égales entre employeur et salarié.

Les représentants syndicaux, la CSTPFO en tête, ont tenté de proposer un compromis. « On a proposé, nous, à ce que ce plafond, pour ce minimum de 18 000 francs, puisse être abaissé à 5 000 francs, ou 4 800 francs, pour que ça puisse correspondre à ce que les petites entreprises puissent supporter » , explique Patrick Galenon.

Le dispositif entendait également encourager la consommation locale, mais la condition posée par le Pays — un repas comprenant au minimum 2 % de produits locaux pour être éligible — a été jugée dérisoire par les membres du CESEC. « 2% d’alimentation locale, ça me paraissait un peu ridicule, c’est vrai, et donc, pourquoi pas faire en sorte que ce taux-là puisse augmenter chaque année, pour qu’on puisse arriver de l’ordre de 40% en produits locaux » , poursuit le syndicaliste.

Ces propositions d’amendements ont toutefois été rejetées. Le gouvernement devra désormais décider s’il entend modifier son texte avant de le présenter devant l’Assemblée de Polynésie française.

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