Aux questions : pensez-vous avoir développé une addiction aux outils numérique et ont-ils changé vos rapports sociaux ? La réponse est unanimement « oui » chez ces élèves de seconde du lycée Gauguin.
Ce sujet de société sensible divise les pays. L’Australie vient ainsi de décider d’interdire l’usage des réseaux sociaux aux moins de 16 ans. Utilisés à bon escient, les téléphones, tablettes et autres ordinateurs sont pourtant des outils pertinents dans l’enseignement.
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« Que ce soit en mathématiques, en physique ou dans l’apprentissage de l’histoire-géographie et des langues, à tout moment, l’outil numérique va venir. Ne serait-ce que pour faire un replay du vocabulaire ou une lecture des documents qui leur ont été donnés. A mon avis, c’est plus que bénéfique », estime Pascal Martinent, professeur de mathématiques et de langues étrangères
Mais cet outil propice à la transmission des savoirs ne doit pas faire oublier les fondamentaux.
« Il est important de ne pas perdre de vue la base, qui est quand même l’écriture. Avoir un cahier, prendre des notes au tableau, que l’enseignant soit présent, qu’il y ait quand même une dimension affective. On ne peut pas non plus tout résumer à l’outil numérique. Il y a quand même la dimension affective, sociale de l’enseignant qui est présent. Ça, je pense qu’on ne peut pas le remplacer », ajoute Pascal Martinent
Les écrans sont néanmoins addictifs, notamment les réseaux sociaux. Mathis fait partie de ceux qui s’en sont rendu compte.
« Il y a plusieurs mois, j’ai eu une prise de conscience et j’ai supprimé la moitié de tous mes réseaux sociaux. J’ai gardé uniquement les plus importants. Mes notes, ça n’allait plus du tout. Je ne faisais plus rien à part les réseaux sociaux. Je me suis dit : ‘il faut que j’arrête’. Mon père m’a secoué, ma mère m’a secoué. Du coup, je me suis dit : ‘il faut faire remonter mes notes’ », témoigne l’élève.
Le lycéen Gauguin est le seul établissement dit numérique en Polynésie. Sa direction est consciente de cette problématique. Elle adoptera dès 2026, pour ses élèves internes, une interdiction totale des téléphones portables le soir.
« À partir de la rentrée de janvier, nos élèves internes seront invités à déposer leurs téléphones dans des pochettes qu’ils scelleront eux-mêmes le soir au moment de se coucher et qu’ils décèleront le lendemain matin pour pouvoir accéder à nouveau à cet outil », indique la proviseure Isabelle Dinand.
Une mesure à laquelle parents et élèves ont adhéré dans le cadre d’une démarche participative. « Imposer sans comprendre, ça n’a vraiment pas de sens. L’idée, c’est d’impliquer plutôt que d’imposer. À partir du moment où on implique, on éduque et que l’objectif est compris, on a une adhésion peut-être plus forte et plus volontaire à ce qui pourrait être imposé, » ajoute Isabelle Dinand.
Selon L’OMS, plus d’un adolescent sur 10 présentent aujourd’hui des signes de comportements problématiques dans leurs usages des reseaux sociaux.



