Ils étaient nombreux à se presser devant les lots exposés : véhicules, jet-ski, roulottes, montres de luxe… Ces biens acquis grâce à de l’argent issu du trafic de stupéfiants ou du blanchiment ont changé de propriétaire, ce jeudi, lors d’une vente aux enchères publique à Papeete.
Un dispositif encadré par l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (AGRASC), chargée de reverser les montants récoltés à la justice et aux services de l’État engagés dans la lutte contre les trafics. « Le message de la justice, et bien sûr de l’ensemble de l’État, c’est de dire aux délinquants que maintenant, c’est terminé de profiter indûment des biens qu’on a pu acquérir par de l’argent sale, qui proviennent de blanchiments, de trafic de drogue, mais de bien d’autres choses possiblement », explique Frédéric Benet-Chambellan, procureur général près la cour d’appel de Papeete.
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L’AGRASC compte ainsi 3 milliards d’euros (385 milliards de Fcfp) à la caisse des dépôts et consignations (CDC). Une somme « considérable » , reconnaît le magistrat.
Des acheteurs motivés… et certaines affaires très convoitées
13 lots ont été mis en vente. Certains acheteurs ont été freinés par la hausse rapide des prix. « Juste un petit coup d’œil avant que les enchères ne commencent, et puis on verra, mais depuis le début, là, ça s’envole un peu, souffle une acheteuse. Il y a beaucoup trop de monde. »
D’autres ont quitté la salle satisfaits de leur acquisition, parfois destinée à des proches. « Voilà, ça va passer en cadeau pour noël », sourit l’acheteur d’une montre.



Une roulotte entière était en vente. Un tremplin vers une reconversion professionnelle pour son acheteuse « très contente » de pouvoir profiter d’un « second départ » .
« On est ravis aussi que ça se passe de cette manière-là, puisque cette personne-là nous racontait qu’elle avait travaillé dans un restaurant pendant 35 ans, qui a fermé, et là, qui se reconvertit, qui achète sa roulotte et qui veut l’installer dans la commune de Papara », sourit Tania Brandts-buys, commissaire aux ventes.
Derrière ces enchères, une tendance se confirme : les saisies, y compris dans les colis postaux, se multiplient en Polynésie française.
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Au total, 27 millions de francs ont été récoltés à l’issue de cette vente.



