Le déplacement de Manuel Valls à Nouméa pour convaincre le Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste (FLNKS) de signer l’accord de Bougival n’a pas porté ses fruits. Ce vendredi, par la voix de son président Oscar Temaru, le Tavini Huiraatira a réagi au débat « Valls face aux Calédoniens » , organisé hier soir sur Nouvelle-Calédonie la 1ère, en affichant sa solidarité avec le mouvement indépendantiste calédonien.
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« Ils ont notre soutien, je n’oublie pas que j’ai mes frangines là-bas, j’ai mes beaux-frères, j’ai mes cousins, il y a plein de gens de Faa’a qui sont allés là-bas en 1956, et notre lien historique avec Jean-Marie Tjibaou et le FLNKS… ce sont des liens indéfectibles » , a rappelé le maire de Faa’a, critique de la démarche engagée par Paris.
« J’ai toujours été contre ce déplacement à Paris pour parler de l’avenir de notre Pays, ou de la Kanaky. Il y a un comité de décolonisation qui a été mis en place par la France, par les pays fondateurs et signataires de la Charte des Nations-Unies, c’est là-bas qu’il faut régler ces questions-là » , a-t-il déclaré.
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Oscar Temaru s’en est également pris à la méthode de Manuel Valls, un « beau parleur » . « C’est le côté colonialiste qui prime dans ses propos, en inventant les problèmes de sécurité, les problèmes financiers » , a-t-il asséné. Le sujet relevant avant tout, selon lui, de la souveraineté. « Le droit de souveraineté, c’est un droit sacré, c’est un droit qui n’est pas négociable. C’est le droit du peuple kanak, comme le droit du peuple maohi, qui n’est pas à vendre » .

Alors que Manuel Vallas prévoit une nouvelle rencontre avec les indépendantistes calédoniens lundi, le Tavini appelle à replacer les discussions dans un cadre international. « Il faut que la France respecte la Charte des Nations Unies, dans la lettre et dans l’esprit » , conclut Oscar Temaru.