Le Tavini dans la rue pour accueillir Manuel Valls

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    Du sit-in à la marche pacifique entre la cathédrale de Papeete et le temple protestant de Paofai, environ 160 militants du Tavini Huiraatira se sont mobilisés ce matin pour montrer au ministre des Outre-mer leur volonté de voir s’engager une discussion État-Pays sur un processus de décolonisation.

    Oscar Temaru rêvait de mobiliser des milliers de personnes, mais ce sont un peu moins de 200 militants indépendantistes qui se sont mobilisés à Papeete, ce matin, pour marquer le coup d’envoi de la visite du ministre d’État Manuel Valls au fenua.

    Deux sit-in, l’un devant le temple protestant, l’autre devant la cathédrale, ont fini par se rejoindre à Tarahoi. L’objectif : interpeller Manuel Valls, sur l’ouverture d’un dialogue en faveur de la décolonisation.

    Une manifestation pacifique illustrée de banderoles citant notamment les mots d’Emmanuel Macron : « la colonisation est un crime contre l’humanité ». « Ça nous permet de nous mettre en avant, le Maohi, qui a besoin d’être reconnu dans nos droit. Et aussi au niveau de l’État français, qu’il nous écoute, notre demande, pour qu’on puisse être en harmonie par diplomatie » , dit Maeva, une manifestante.

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    Depuis 2013, le territoire est réinscrit sur la liste des pays à décoloniser aux Nation Unies. Pour le secrétaire général du Tavini Vito Maamaatuaiahutapu, il est plus que temps de se mettre autour d’une table et qu’un dialogue s’engage avec l’Etat. « Il est bienvenu ici, bien sûr. Mais le travail de l’État-ministre de l’Intérieur ne peut pas rester silencieux sur la politique de la chaise vide jouée par l’État au niveau des Nations Unies, répète-t-il. Il faut engager le dialogue. Il ne faut pas attendre que ce pays sombre comme la Kanaki” .

    Les militants du Tavini sont restés devant la stèle de Pouvanaa o Oopa, pendant l’entretien entre le président de l’assemblée Antony Géros, et le ministre des Outre-Mer. Entretien auquel s’est joint le leader du Tavini Oscar Temaru.

    « Il commence à se rendre compte que dans les Outre-mer, il faut que la posture de l’État trouve une autre manière de s’affirmer, plutôt que celle de s’opposer à chaque fois à des revendications comme celle que la Polynésie a proposée à l’État français » , glisse le président de l’Assemblée de Polynésie française. Parmi les dossiers évoqués, celui de la modification de la loi Morin. Manuel Valls serait enclin à la discussion. « Il nous a affirmé d’un soutien total à la modification de la loi Morin, dans le sens demandé, et puis un certain nombre de préconisations à propos desquelles il est tout à fait ouvert » .

    Oscar Temaru, lui, a de nouveau porté son combat. « Ce que je demande, c’est de nous rendre notre dignité, notre Pays. C’est notre Pays, ça a été reconnu par la communauté internationale. Qu’il y ait de l’or, qu’il y ait de pétrole ou quoi que ce soit, ce n’est pas ça. C’est notre Pays, c’est notre droit de dignité. Ça ne veut pas dire pour autant qu’on n’aura plus de dialogue avec la France » . 

    Le ministre des Outre-mer doit s’envoler pour les Marquises dès demain où il sera notamment de culture et de visites de chantiers.

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