Philippe Petitqueux, désormais ex-maire de la petite commune pyrénéenne de Formiguères, moins de 500 habitants à l’année selon l’Insee, a délégué la plupart de ses attributions à ses adjoints du conseil municipal avant de partir « le 6 ou le 7 juillet » à Tahiti « pour ses affaires« , à savoir installer un parc d’accrobranche semblable à celui qu’il administrait sur la commune voisine des Angles, raconte à l’AFP son premier adjoint Serge Vaills.
Son départ était le dernier dysfonctionnement d’une longue série, selon M. Vaills, 63 ans, qui estime qu’environ 25 employés des équipes administrative et technique de Formiguères ont démissionné pendant les cinq années du premier et seul mandat de M. Petitqueux.
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Après deux mois de « flottement » suite au départ de l’édile, Serge Vaills affirme être parvenu à « faire tourner la boutique« .
Informé mi-octobre du départ du maire et du « maintien, malgré ce départ, de la perception de (ses) indemnités et un dysfonctionnement majeur au sein du conseil municipal et des services municipaux« , le préfet des Pyrénées-Orientales Pierre Regnault de la Mothe a adressé le 31 octobre un courrier à Philippe Petitqueux pour lui réclamer des « éléments d’éclairage » sur la situation.
Il a également indiqué à Serge Vaills, dans un courrier séparé, « qu’un maire durablement empêché d’exercer ses fonctions peut être exclu du bénéfice de ses indemnités« , que l’édile continuait de percevoir malgré son départ et qui étaient source de tensions dans le village.
Lors d’un entretien mardi, M. Petitqueux « a présenté sa démission au préfet, qui l’a acceptée« , précise enfin la préfecture. Un nouveau maire devrait être désigné dans les quinze jours par le conseil municipal.
Dans un communiqué adressé à TNTV, Philippe Petitqueux explique que son « installation en Polynésie n’a rien d’un départ précipité » et que « la réalité » de son départ « a été déformée et instrumentalisée ».
« C’est un projet prévu et réfléchi, évoqué dès le printemps avec mon équipe. J’ai ensuite accompagné la commune pendant plusieurs mois afin d’assurer une transition et suivre les dossiers en cours. A ce titre, j’ai perçu des indemnités jusqu’au mois de septembre », écrit l’ancien édile.
« Face au climat intenable » au sein de sa commune, il ajoute avoir « proposé sa démission » au mois de juillet, mais a préféré « mettre en place une période de transition ». « Si j’avais quitté mes fonctions, la mairie serait passée à l’opposition avec le risque que ces projets soient volontairement mis à mal », conclut-il.



