Une grève suspendue en attendant l’arbitrage d’une commission de conciliation

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    Dans un geste d’apaisement, la Fraap suspend son mouvement de grève à la dernière minute, espérant une médiation via une commission de conciliation inédite. Si le syndicat affirme avoir tout tenté pour éviter une paralysie du secteur public et un impact sur le tourisme, il prévient : sans avancée concrète, la grève pourrait reprendre.

    C’est en dernier recours, pour tenter de désamorcer le conflit et éviter une grève impopulaire dans le secteur touristique, que la Fraap a officiellement annoncé ce matin la suspension de son mouvement, qui devait débuter aujourd’hui. Une décision communiquée par courrier hier au président du Pays, à l’issue d’une journée d’échanges avec les opérateurs du tourisme et des représentants de la Maison de la culture.

    Ces rencontres auront permis aux acteurs du secteur d’exposer leurs difficultés et d’infléchir la position du syndicat. « Nous avons pris en compte les échanges d’hier, qui ont été très positifs », reconnaît Jimmy Tehetia, secrétaire général de la Fraap. « Mais nous leur avons rappelé que ce n’est pas à nous de régler le problème : c’est au président du Pays, garant de l’économie du territoire, d’agir. »

    Pour autant le syndicat veut jouer la carte de l’apaisement et porter ses réclamations devant l’inspection du travail, au sein notamment d’une commission de conciliation. Cette instance d’arbitrage existe bien dans les statuts de la fonction publique, mais n’aurait encore jamais été activée pour un conflit social dans le public selon le secrétaire général de la Fraap, Jean-Paul Urima. Elle prévoit, selon lui, de rassembler les autorités administratives et les syndicats afin de trouver un terrain d’entente. Le syndicat est à ce stade dans l’attente d’une confirmation de l’inspection du travail.    

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    « Nous avons écrit un courrier au président pour lui dire que nous suspendions la grève — et non le préavis de grève — en attendant que la fameuse commission de conciliation ou l’inspectrice intervienne, afin que nous puissions retourner à la table des négociations » développe le secrétaire général délégué de la Fraap, Gérard Barff. Pas de doute pour le syndicaliste qui assure avoir tout tenter pour éviter cette grève. « Après cela, désolés pour la population, mais nous ne pourrons pas faire davantage. »

    Mais la démarche de la Fraap rappelle un précédent. En janvier dernier, le syndicat avait déjà suspendu un préavis… avant de relancer la grève sept mois plus tard. Le Pays avait alors saisi le juge des référés, qui lui avait donné raison. Le 1er juillet, le tribunal a jugé la grève illicite et ordonné sa cessation, sous peine d’une astreinte d’un million de francs par jour.

    Dans ce conflit social étendu à toute l’administration du Pays, un premier accord avait été trouvé la semaine dernière. De quoi sauver la tenue du heiva. Mais la nouvelle menace de grève pèse à nouveau sur les milieux de la culture et du tourisme. Plusieurs séjours et vols ont d’ailleurs été annulés, provoquant des centaines de millions de pertes.

    Pour autant, la Fraap annonce faire appel de la décision de justice du 1er juillet et maintient son unique point de revendication : la revalorisation d’indice salarial des fonctionnaires dans une fourchette de 1200 à 1400 francs. Une revalorisation qui concerne donc toutes les catégories, y compris les mieux rémunérées.

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