L’espace de recueillement s’est installé ce samedi soir sous le chapiteau omnisport de l’IJSPF à Pueu, où plus d’un millier de personnes se sont réunies pour une grande cérémonie œcuménique en hommage aux victimes de l’éboulement de Afaahiti.
Dans une atmosphère lourde de tristesse mais tissée de solidarité, les familles touchées ont reçu le soutien de responsables religieux, d’élus, de membres des équipes de secours et de simples citoyens. La soirée s’est déroulée dans un profond recueillement, rythmée par les prières, les chants et les gestes symboliques.
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L’émotion, très forte, a été portée par les premiers témoignages, notamment celui de Vaimiti, qui a perdu sa grande sœur et son neveu. « Je l’ai appelée mardi soir, la veille de l’accident. On s’est partagé beaucoup d’amour, on s’est donné des nouvelles et ça m’a fait plaisir. On s’est dit « Je t’aime » (…). Mais sans savoir que ça allait être la dernière », murmure-t-elle. Mercredi, j’avais cet espoir-là qu’on les retrouve vivants. Quand mon fils aîné m’a appelé, il m’avait dit ‘Maman, il faut que tu regardes les vidéos, il s’est passé un drame chez tatie à Afaahiti’ (…) dès que j’ai regardé la troisième vidéo, j’ai vu que la maison de ma sœur était ensevelie. J’avais cet espoir-là qu’on les retrouve vivants. Mais pas plus tard qu’hier, au rassemblement à l’hôpital de Taaone (…) c’est là que je me suis rendue compte que ma sœur et mon neveu n’étaient plus là » , raconte-t-elle la voix serrée.

Moetai Brotherson, président du Pays, a tenu à rappeler la présence et la solidarité du Pays et de l’État. « On va essayer d’apaiser un petit peu la douleur qui va rester là encore longtemps, malheureusement, face à ce drame. On n’a pas la prétention de soulager tous les maux de ces familles. Mais simplement qu’elles sachent qu’on est là. Qu’on pense à eux, que tout le pays pense à eux« , souffle-t-il. Le relogement des familles évacuées, lui, est en cours. « Ça va durer le temps que ça durera, mais le pays sera à leur côté », conclut-il.
Au milieu des proches, des bénévoles et des élus, les pompiers présents tentent eux aussi de faire face à ce qu’ils ont vécu. « La douleur va rester (…). Mais comme on est pompiers, il faut qu’on aille de l’avant. Mais c’est la première fois de ma vie que je vois des personnes ensevelies. Et les sortir un à un, ça me fait mal au cœur. Heureusement qu’on avait une bonne équipe sur le chantier. On a été jusqu’au bout », confie Jean-François.


Pour beaucoup, cette soirée œcuménique marque une première étape vers un début d’apaisement. À Afaahiti, la douleur reste immense, mais la communauté avance, soudée, dans l’espoir d’affronter ensemble les prochains jours.



