C’est en faisant un simple bilan de santé, en 2004, qu’Ingrid remarque quelque chose d’anormal. « J’avais 45 ans à l’époque, je venais de finir mon bilan général et au bout d’un mois, j’ai découvert que j’avais un nodule qui était dur. […] J’ai dû redemander à mon gynéco de me refaire une ordonnance pour une échographie. Et c’est comme ça qu’on a découvert que c’était un cancer » , se souvient-elle.
Elle se souvient parfaitement de ce moment où tout a basculé. « Oui, j’ai découvert moi-même en palpant mon titi gauche. Il avait été atteint » . Le diagnostic est confirmé, elle doit subir une opération. « Mon gynéco m’a opérée en octobre. Il a juste enlevé le nodule qui était présent » .
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Puis vient le temps de la chimiothérapie. Ingrid se souvient d’avoir affronté cette étape seule : « J’y allais toute seule, je prenais ma voiture et j’allais à Cardella pour faire mes chimiothérapies qui duraient quatre heures à peu près. Après mes séances, j’étais bien, je n’ai pas été malade tout au long de mes séances » , assure-t-elle.
Un choix assumé. « Pendant toute cette période-là, j’ai jamais fait appel à mon mari parce qu’avec nos enfants plus les fa’a’amu, il fallait que quelqu’un gère tout ça. Alors, j’ai tout délégué à mon mari et je me suis prise en charge toute seule » .


Elle raconte aussi la fatigue, la perte de cheveux, le changement physique. « Pendant la période de chimio, les symptômes que j’ai eus : j’ai beaucoup perdu de poids et j’ai perdu mes cheveux. Mais je n’ai pas eu de nausées, contrairement à d’autres malades » .
En mai 2005, Ingrid prend un avion pour Paris. Direction l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, pour trente-huit séances de radiothérapie. « Ça s’est bien passé. […] Bien avant de commencer, on m’a fait tout un bilan et des centrages pour marquer les zones à traiter. Mais je n’ai pas eu d’effets secondaires, pas de symptômes, rien du tout » .
« J’avais un objectif, c’était de pouvoir voir mes enfants grandir »
Derrière cette force apparente, c’est un objectif intime qui lui donne l’énergie de tenir. « En découvrant cette maladie, je me suis dit que ce n’était pas une fatalité et que j’allais quand même battre cette maladie. J’avais un objectif, c’était de pouvoir voir mes enfants grandir. C’est ça qui m’a permis de tenir dans ce combat » , insiste-t-elle.
Après dix ans de rémission, Ingrid se considère aujourd’hui comme guérie. Mais en novembre 2024, une nouvelle alerte survient. « On a découvert une calcification sur le sein droit et j’ai été opérée au mois de décembre. Ça pouvait être aussi un début de cancer. Mais pour moi, ça ne change pas ma vie et je n’ai pas de traitement. Je suis toujours quand même surveillée par mon gynéco » .
Malgré ce nouveau chapitre, Ingrid garde le sourire et un message clair pour celles qui traversent la maladie. « Moi, je pense que les femmes, il faudrait avoir un objectif et avoir beaucoup de mental. Pensez à votre famille aussi et ne pas se laisser aller » , conclut-elle.