« Est-ce que vous êtes au courant qu’une enfant placée a été assassinée par sa famille d’accueil dans notre pays ? (…). Elle s’appelait Ayden, elle avait 7 ans. Et elle est morte dans des conditions d’une violence inouïe » . Ce mercredi, dans le cadre d’une audition de la Haute‑commissaire à l’enfance Sarah El Haïry devant la Délégation aux droits de l’enfant, la députée de La France insoumise (LFI) Marianne Maximi est revenue sur la mort tragique d’Ayden, le 21 mai dernier à Taunoa.
Reprochant l’absence de déclarations de Mme El Haïry et de la ministre en charge des Familles Catherine Vautrin suite au drame, l’élue du Puy-de-Dôme a pointé les carences de l’État en matière de protection de l’enfance. « Chaque enfant a droit à une vie décente, et la mort d’Ayden révèle une défaillance de l’État » a-t-elle déclaré. »Cette enfant ne valait pas la peine de la prise de parole de la Haute-commissaire à l’enfance ? » a-t-elle interrogé.
Pour rappel, le siège de la DSFE a été perquisitionné par la juge d’instruction, le 10 juin dernier, dans le cadre de l’enquête sur le décès de la fillette. Le couple en charge d’Ayden a été mis en examen pour violences habituelles sur un mineur ayant entraîné la mort, et écroué, le vendredi 24 mai.
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« Quelles actions immédiates allez‑vous mettre en œuvre pour garantir que de tels drames ne se reproduisent jamais ? » , a poursuivi Marianne Maximi, exigeant des éclaircissements sur la feuille de route du haut-commissariat à l’enfance. « Vous n’agissez pas, vous ne faites rien. Pendant ce temps-là, des enfants meurent. Des enfants meurent qui sont placés sous notre surveillance, sous notre protection » , a-t-elle conclu.
« Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas eu de tweet qu’il n’y a pas eu d’action ou de communication publique (…). Je suis comme vous, désespérée de voir qu’il y a encore autant de violence » , a répondu Sarah El Haïr, ajoutant que « chacun a un bout de levier » en matière de protection à l’enfance.
« La protection de l’enfance et l’aide sociale à l’enfance en particulier, aujourd’hui, elle est prioritaire » , a-t-elle ajouté, évoquant le projet de loi prévu par Catherine Vautrin pour l’automne, alors qu’un rapport parlementaire adopté début avril a appelé à un « électrochoc » pour répondre à une situation « gravissime ». Un texte censé résoudre la crise d’attractivité dans le secteur de l’assistance sociale.
« La mobilisation, elle doit être collective. Donc, les collectivités, les départements, les associations, la responsabilité des parents, la responsabilité des deux parents qu’on peut engager et la prévention initiale » , a conclu la Haute-commissaire.