Aide à mourir : les Églises polynésiennes face à un débat de société sensible

    Publié le 07/04/2025 à 13:43 - Mise à jour le 13/06/2025 à 10:38

    La loi sur l’aide à mourir adoptée à l’Assemblée nationale le 27 mai doit encore être examinée par le Sénat, avant la fin de l’année. Il est prévu d’étendre et d’adapter ce texte, en Polynésie française. Le Cesec lance une consultation publique en ligne pour recueillir l’avis des Polynésiens. Au fenua, la fin de vie reste un sujet très délicat et les confessions religieuses ont un avis partagé.

    La fin de vie, un sujet qui divise. Le Cesec a décidé de lancer une consultation en ligne. Chacun est invité à répondre à 18 questions pour donner son avis. Les réponses viendront enrichir le débat lors d’une prochaine séance plénière.

    Le rapport à la mort entretenu par les Polynésiens est différent de celui exprimé dans l’Hexagone. Au fenua, l’Église catholique ne cache pas son appréhension.

    Au presbytère de l’église Maria no te hau, le père Landry se dit favorable aux soins palliatifs pour accompagner et soulager le patient. Mais il s’oppose à l’autre volet de la loi, le texte sur l’aide à mourir.

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    « Il y en a qui disent « je ne veux pas souffrir, et je ne veux pas me retrouver en couche, je ne veux pas vivre cette période, donc je veux rester comme ça, et là, ça, ça veut dire que je suis digne.  Et se retrouver en couche, ce n’est pas digne ». Ce n’est pas ce qu’on entend par digne, nous, ce n’est pas ça. La personne garde sa dignité, qu’elle soit en couche ou pas. Qu’elle soit sourde, même qu’elle soit un légume, elle est digne, la personne.« 

    Du côté de la communauté du Christ, les Sanito, on porte un regard plus progressiste sur ce projet de loi. Libre à chacun de s’exprimer sur cette avancée sociétale. L’aide à mourir a été débattue par les fidèles lors de colloques au sein de l’église. « Pour la Communauté d’Église, c’est le choix de chaque personne, et l’Église est là pour les accompagner, donc la prière, les pratiques spirituelles et les groupes de prière qui viennent entourer la famille et accompagner, mais le choix doit toujours venir de la personne« , estime Clément Clark, président de la Communauté du Christ.

    Le texte sur l’aide à mourir a été adopté le 27 mai dernier avec 305 voix pour, 199 contre. Il vise à garantir une possibilité de choisir les conditions de sa fin de vie, dans un cadre légal, médical et éthique. En Polynésie, les consultations et les débats commencent à peine.

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