Au lendemain de la grève, les inquiétudes perdurent dans le secteur touristique

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    La grève de la Fraap jugée illicite est levée, mais les compagnies aériennes et les acteurs du tourisme sont loin d’être rassurés. Et pour cause, au lendemain de son revers en justice, la Fraap vient de redéposer un préavis de grève générale illimitée dans l’administration territoriale et les établissements publics administratifs. Dont TFTN.

    Déstabilisée pendant 3 jours en raison de la grève, l’industrie du tourisme dans les archipels redoute une reprise du conflit social dans quelques jours. La haute saison débute et plusieurs séjours sont déjà annulés. Un nouveau coup dur pour les pensions de famille. C’est tout un secteur qui se sent pris en otage. « On en a marre, on en a marre, souffle Mélinda Bodin, la présidente de l’association du tourisme authentique. Prenez en otage d’autres personnes, mais pas les petites iles, pas les îliens, et surtout pas les touristes. Sinon, arrêtez le tourisme. Ce n’est pas alors la première économie du territoire ! Si on veut prendre en otage nos îles, c’est non ! Venez alors payer les factures, les dettes des chefs d’entreprises. Les banques n’attendent pas et pensez aux touristes qui font des milliers de km et qui sont coincés dans les îles. »  

    La destination Polynésie une nouvelle fois est mise à mal. Les touristes en provenance des États-Unis et d’Europe arrivent pour la saison. Ce mercredi, des vols ont été retardés, des voyageurs sont toujours en liste d’attente, et ne sont pas certains de pouvoir réaliser leur voyage comme prévu depuis plusieurs mois. C’est le cas pour Luc, touriste qui espère rejoindre Hao aux Tuamotu : « Aujourd’hui, on me dit qu’il y a un seul vol à 15 heures, mais on me met en liste d’attente. Et on me dit qu’il y a un autre vol dimanche, mais dimanche, il est plein. Je ne sais plus dans quelle situation je suis et je ne sais pas si je vais arriver à partir. »

    Malgré la levée de la grève, jugée hier illicite, Air Tahiti n’a pas pu rétablir à la normale son programme de vols aujourd’hui. Les conséquences de la grève se chiffrent déjà entre 60 et 100 millions de francs pour la compagnie. « Depuis samedi, on a eu 200 vols annulés, plus de 3000 passagers impactés dont 500 visiteurs par jours à peu près, détaille Moarii Darius, cheffe du service marketing d’Air Tahiti. Donc oui, c’est compliqué pour les voyageurs et pour l’entreprise elle-même puisqu’il y a beaucoup de gens qu’on n’a pas pu transporter. »

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    Dès demain jeudi, le trafic aérien devrait retrouver plus de souplesse. Des vols supplémentaires seront ajoutés dans la mesure du possible. D’autres sont encore à reprogrammer.  Mais le nouveau préavis de grève générale qui concerne la direction de l’Aviation civile, fait craindre le pire pour les compagnies domestiques. À défaut d’accord, un nouveau conflit social débutera mercredi 9 juillet.

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