Arrêts maladie : les syndicats de salariés vent debout contre les nouveaux délais de carence

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    Employés du secteur du commerce : si vous êtes coutumier des arrêts maladie, vous en serez à présent de votre poche. A partir du 3ème certificat en une année, les trois premiers jours d’arrêt ne seront plus pris en charge. La conséquence de la nouvelle convention du commerce, entrée en vigueur au mois de mars. Une mesure dénoncée par les organisations salariales… qui envisagent de partir en grève.

    C’est une mesure qui vise à contrer la hausse des arrêts maladie : les commerces et la CPS ne prennent désormais plus en charge les arrêts de trois jours ou moins, à partir du 3ème certificat en l’espace d’un an.

    Les salariés qui cumulent les absences doivent à présent mettre la main à la poche. Depuis la signature d’un avenant à la convention du commerce, qui décharge les employeurs du paiement des jours de carence au-delà du 2ème certificat.

    « On assiste à une explosion des arrêts de maladie, certains pour de bonnes raisons parce que les gens sont malades et ça il faut comprendre, et une partie d’autres qui sont des arrêts de complaisance à la veille de grands week-ends, à la veille de grands événements sportifs, à la veille des fêtes de juillet, on sait très bien qu’on a des gens qui abusent du système au détriment de ceux qui sont là et qui font que les entreprises tournent, pointe le président de la CPME Christophe Plée. À chaque fois qu’il y a un arrêt de trois jours c’est 35 366 francs pour un SMIC, donc il faut bien comprendre que ce n’est pas un puits sans fond. C’est au détriment de l’entreprise et c’est au détriment peut-être de primes de fin d’année que des salariés réguliers qui n’abusent pas du système ne vont pas avoir » .

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    La signature de l’accord a été possible grâce à une déléguée syndicale Otahi… non habilitée. « Ma représentante a signé donc j’ai écrit un courrier, envoyé un mail à la direction du travail pour lui expliquer qu’elle n’a jamais reçu le mandat d’aller négocier la commission collective et en tous les cas pas le délégué » , explique la secrétaire générale de Otahi Lucie Tiffenat.

    Opposées à cette nouvelle organisation, les syndicats de salariés ont rencontré le gouvernement la semaine dernière. Ce mercredi, les organisations salariales et patronales ont tenté de trouver un compromis. « Ce n’est pas que sur les arrêts de trois jours qu’on abuse, c’est aussi des fois sur les arrêts de quatre jours, de cinq jours et là c’est la caisse qui paye. Et depuis très longtemps on demande à comptabiliser les arrêts de trois jours, ce qui n’est pas fait aujourd’hui. Donc il faut absolument qu’on en parle avec les syndicats. Les temps ont changé » , plaide Christophe Plée.

    « Je suis solidaire avec tous mes collègues, bien évidemment, et je les remercie d’avoir été solidaire dans cette action. J’étais aussi à m’excuser auprès des autres salariés qui ont participé à la signature, qui ne font pas partie de mon syndicat, mais c’est pas la volonté affichée de la Confédération. Ça arrive, voilà » , conclut Lucie Tiffenat.

    En cas d’échec des négociations, un préavis de grève pourrait être déposé mardi.

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