Chez les pêcheurs, l’annonce a provoqué incompréhension et frustration. Certains dénoncent un manque d’écoute, malgré les nombreuses réunions de consultation organisées ces dernières années.
“Ils sont venus exprès pour nous je pense, c’était en janvier, donc c’est peine perdue, ça ne sert à rien de venir nous demander notre avis, si on donne notre avis on ne respecte pas. Nous on perd notre temps”, déplore Tutea Tumarae – pêcheur professionnel de Tubuai, lassé après une vingtaine de réunions publiques en deux ans.
Même décision du côté du président de l’association Rahui nui no tuhaa pae, Tihoti Tanepau, engagé de longue date dans les échanges autour du projet : “ça fait dix ans qu’on attend une réponse concrète. On avait espoir, (…) on est grandement déçus.”
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Les pêcheurs estiment que la limite des 15 miles nautiques est trop restrictive et ne correspond pas à leur réalité en mer.
“Moi je fais les 15, les 30, 35, 50, c’est le poisson qui nous emmène loin avec nos petits bateaux”, explique le président de la coopérative Havai’i nui no Tubuai – Patrick Viriamu, qui demande une zone étendue à 50 miles pour les Australes.
“La pêche qui est pratiquée par nos petits marins, c’est 3, 4, peut-être 4 hameçons par bateau, alors que la pêche par langrière c’est, je ne sais pas, 1500, peut-être 3000 hameçons par thonier”, ajoute Tihoti Tanepau.
Face à l’incompréhension, pêcheurs et élus des Australes demandent une nouvelle rencontre avec les autorités.
“On espère pouvoir rencontrer le président pour justement peut-être en rediscuter, on n’est pas assez entendus donc c’est peut-être à nous maintenant de nous faire entendre”, insiste Tihoti Tanepau.
Le président Moetai Brotherson s’est donné un an pour finaliser les contours de cette aire marine protégée. D’ici là, la mobilisation dans les archipels pourrait prendre de l’ampleur.