À Papenoo, Papa Apon transmet l’héritage de ses aïeux soldats

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    À 83 ans, Alphonse « Papa Apon » Faufau porte la mémoire de son grand-père, engagé volontaire lors de la Première Guerre mondiale, et de son père, mobilisé durant la Seconde. S’il n’a jamais combattu, il raconte aujourd’hui cet héritage familial avec émotion et fierté.

    À Papenoo, la mémoire des guerres mondiales se conjugue au nom des Faufau. Le grand-père d’Alphonse Urarii Faufau, Teriihaoatua, fut de ceux qui répondirent à l’appel du maire pour rejoindre le front en 1914. Son nom est gravé sur la stèle de Pouvanaa a Oopa.

    « Ils avaient déjà des enfants, mais il est quand même parti. Le maire, monsieur Teriierooiterai, avait demandé des volontaires. À l’époque, pour tous les habitants des districts, quand le maire parlait, on obéissait » , raconte celui que l’on surnomme « Papa Apon » .

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    Lorsqu’il naît en 1941, son père est lui aussi mobilisé. Il grandit sans le connaître, portant d’abord le nom de sa mère. « En 1973, on a reçu un courrier de France. Dedans, il disait que mon père me reconnaissait comme son fils. C’est comme ça que j’ai pu porter le nom Faufau » , poursuit-il.

    Comme ses aïeux, le jeune homme s’engage dans l’armée, et y travaille dans le secteur de l’environnement. Très jeune, lui aussi veut partir au combat : il demande à rejoindre la guerre d’Indochine mais la maire d’Arue, Rosa Raoulx, s’y oppose. « On avait des liens familiaux… elle a refusé. Elle disait : “Ton grand-père est parti. Ton père aussi, c’est assez.” Donc je suis resté ici » .

    S’il n’est jamais allé au front, Papa Apon se sent dépositaire d’une mémoire familiale. À 83 ans, il exprime un souhait simple : participer au prochain défilé du 14 juillet, pour rendre hommage à son père et à son grand-père. Deux générations qui, par leur engagement, ont inscrit Papenoo et la Polynésie française dans l’Histoire.

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