Plus de 3000 personnes se sont déplacées pour le défilé des forces de sécurité, mais aussi pour assister au retour du Hiva Vaevae au cœur de ces célébrations. Célébrations au cours desquelles le Haut-commissaire de la République Éric Spitz s’est fait remarquer par un discours engagé.
« Chaque 14 juillet, la nation se regarde dans le miroir de son histoire (…). La République est comme l’océan, née des tempêtes, forgée dans la houle des révolutions, mais porteuse de vies, de liens, de confiance (…). Un océan qui unit les rives les plus lointaines de France dans un même souffle » , a débuté le Haut-commissaire depuis l’avenue Pouvanaa a Oopa.
Dans les dix minutes qu’a duré sa prise de parole, Éric Spitz a multiplié les appels à l’unité, mobilisé la littérature, un peu, et constaté l’ampleur de la tâche de l’État devant les attentes des Polynésiens, beaucoup. De quoi préparer le terrain, à la veille de l’arrivée du ministre des Outre-mer Manuel Valls au fenua, et alors qu’un accord politique sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie a laborieusement été trouvé, samedi dernier.
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« La République est une et indivisible, dit la Constitution. Et c’est ici, en Polyésie française, que cette vérité prend tout son sens. Car c’est d’ici qu’on comprend que la distance n’éloigne pas elle oblige » , a-t-il déclaré .
« Nous sommes Polynésiens, Français, Océaniens, et tout cela à la fois. Et nous le sommes pleinement, parce que nous le sommes librement (…) nous sommes un peuple. Un peuple qui reconnaît chacune de ses mémoires, chacune de ses langues, chacun de ses héritages » .
« Les Polynésiens n’attendent pas seulement des grands récits »
« Beaucoup trop de nos concitoyens attendent plus que des symboles. Les jeunes attendent des perspectives. Les familles attendent des logements. Les patients attendent des soins dignes. Les anciens attendent du respect » , a-t-poursuivi.
Selon lui, »les Polynésiens n’attendent pas seulement de grands récits, ils attendent des engagements tenus, des résultats visibles, des mains tendues » , rappelant que « la République n’est pas une abstraction, elle est une exigence » , particulièrement forte « aux confins du pays » . « Les Outre-mer (…) révèlent la République » , en mettant à l’épreuve sa capacité « à inclure, à respecter, à écouter » , a-t-il ajouté.
Pour ce faire, Emmanuel Macron a annoncé un doublement de l’enveloppe budgétaire allouée à la Défense – 64 milliards d’euros, le double de 2017, ndlr. Le fenua sera lui aussi bénéficiaire de moyens supplémentaires.
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Éric Spitz a par ailleurs salué les performances des sportifs polynésiens aux Jeux du Pacifique et la mobilisation pour la protection des océans comme autant de « signaux d’espoir » . Comparant la République à l’océan, « vaste, profonde et vivante » , il a exprimé une « confiance lucide, têtue, déterminée comme les peuples de l’océan » , fondée sur la « fierté tranquille d’appartenir à un pays qui, malgré tout, se tient debout » .
« Construisons ensemble une Polynésie de justice, de protection, de solidarité, une Polynésie qui invente un nouveau contrat social une Polynésie capable de dépasser les fractures pour faire jaillir une force, une Polynésie où chaque enfant trouve sa place, sa voix, une Polynésie moderne, ouverte, fière de ses racines et résolument tournée vers le monde. Alors avançons ensemble, unis, déterminés et la République avancera avec nous » , a conclu le haut-commissaire.