À 12 ans, Mya apprend à grandir avec un trouble du spectre de l’autisme

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Un concert caritatif pour l’association Tous caapables, engagée auprès des enfants atteints de troubles du spectre de l’autisme, est organisé ce samedi soir place To’ata. À cette occasion, nous avons rencontré Mya, 12 ans, et sa mère. Elles témoignent de l’importance d’un accompagnement encore trop rare en Polynésie.

Mya, 12 ans, est porteuse d’un trouble du spectre de l’autisme. Le diagnostic médical a été posé à l’âge de 3 ans. Une fois tous les quinze jours, elle retrouve à Papeete sa psychomotricienne. Malgré son carnet rouge, les séances ne sont pas prises en charge. Ses parents ont toutefois pu bénéficier d’une aide grâce à l’association Tous caapables.

Dans le cabinet, Mya trouve un espace aménagé pour l’aider à apprivoiser son corps, ses émotions et ses interactions. Sa mère Séverine mesure le chemin parcouru, tout en soulignant les inégalités persistantes .« Nous avons eu la chance d’avoir une prise en charge, d’avoir un diagnostic. On sait pourquoi notre enfant a ces difficultés-là. Mais ce n’est pas le cas de toutes les familles en Polynésie française, que ce soit à Tahiti, à la Presqu’île ou dans les îles. Il y a beaucoup d’enfants qui ne sont pas forcément repérés à l’école ou dans leur famille, constate-t-elle. Le fait qu’on soit accompagné aussi par une association, ça nous permet déjà, en tant que parents, d’avoir une orientation. C’est-à-dire comment s’y prendre, quels sont nos droits » .

 

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Pour elle, les séances de psychomotricité ont profondément changé le quotidien familial. Grâce à l’association, elle a également rencontré d’autres parents, avec qui elle échange sur les difficultés mais aussi sur les progrès de leurs enfants. Un soutien devenu indispensable :
« Avant de connaître l’association, on était en grande détresse. C’est vraiment le mot, sur le plan psychologique, au niveau de la cellule familiale. C’est vrai qu’on était confrontés à beaucoup de difficultés au quotidien. Si bien déjà, proprement dit, le handicap de notre fille, on le découvrait au fur et à mesure ».

L’association Tous caapables souhaite désormais ouvrir une antenne à la presqu’île pour y développer des séances individuelles similaires. Sur cette zone géographique, une seule psychomotricienne intervient actuellement, sans pouvoir répondre à l’ensemble des demandes.

Lors des séances, Mya effectue des gestes simples, mais qui requièrent pour elle une concentration importante. Des exercices essentiels à son développement, explique sa psychomotricienne, Julie Pauly. « On est plutôt sur des axes visant à développer l’attention, l’inhibition, pour qu’elle puisse se stopper, travailler l’impulsivité pour qu’elle le soit moins au quotidien. Chaque enfant est unique, et chaque séance est aussi différente. On adapte aussi en fonction de leur état émotionnel », détaille-t-elle.

En complément du suivi thérapeutique, Mya pratique également le judo. Le tatami est devenu pour elle un espace d’expression et d’apprentissage. Elle y apprend à canaliser son énergie, à respecter les règles et à entrer en relation avec les autres.

Son professeur, Matthieu Motescu, souligne l’importance de cette inclusion sportive. « C’est une chance de l’avoir dans le club, on la suit depuis trois ans. La première année, on la suivait dans l’unité pédopsychiatrie dans laquelle à Hamuta et dans laquelle je m’occupe aussi des médiations thérapeutiques non médicamenteuses. C’est sa deuxième année au club Budokan Judo de Pirae avec nous, et c’est de l’inclusion », sourit-il.

Ce double accompagnement, entre soins et sport adapté, permet à Mya de progresser aussi bien à la maison que dans sa vie de collégienne. Le concert de samedi vise à soutenir cette dynamique et à permettre à d’autres familles de bénéficier d’un accompagnement similaire.

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