Le CHPF ouvre ses portes aux étudiants polynésiens et aux jeunes taote

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Ils sont 70 internes en immersion au centre hospitalier du Taaone depuis le début de la semaine. La plupart, originaires du fenua, ont effectué leur première année de médecine à l’université de la Polynésie française. Si la majorité du cursus se déroule ensuite à Bordeaux, les étudiants comme Maheirava, Julie ou Christopher sont nombreux à chercher des opportunités pour rentrer exercer au sein des structures de soin locales.

Il est l’un des 70 internes à avoir pris ses fonctions, cette semaine, à l’hôpital du Taaone. Christopher est issu de la promotion 2016-2017 de 1ère année de médecine de l’Université de la Polynésie. Ici pour 6 mois, le jeune ophtalmologue espère faire carrière au fenua.

« Je suis revenu faire ici un stage en sixième année en ophtalmologie et en radiologie. Ce qui m’a beaucoup plu, c’était la chirurgie de la rétine. Je trouvais ça hyper stylé et je me suis dit, pourquoi pas? , sourit l’interne. Il y a une proximité avec la population ici, les gens sont tous gentils, le personnel est hyper sympa, le cadre est idéal pour exercer ici » .

Bientôt interne, Maheirava est elle aussi étudiante à Bordeaux. Actuellement en stage au CHPF, la jeune femme souhaite mettre ses compétences au service de l’établissement. « Moi je me vois en pédiatrie à l’hôpital ou peu importe, mais tant que je travaille au fenua, ça me fera très plaisir. Hier j’étais en réanimation, on a fait un tour des patients. Aujourd’hui je suis côté anesthésie plus au bloc opératoire donc ça permet de voir plein de choses, et c’est très intéressant » .

« On est agréés par Bordeaux via une convention, donc on est maître de stage pour tous ces étudiants et on est ravis de les voir. Cela commence à être important puisqu’on a au moins sept, huit étudiants qui sont titulaires de la fonction publique qui sont revenus en Polynésie française » , poursuit le chef du service de Pharmacie au CHPF et enseignant associé au PAS/LAS de l’UPF, Philippe-Emmanuel Dupire.

Tout juste diplômée, Julie Konsane, radiologue, a intégré les équipes du centre hospitalier ce mois-ci. « J’ai toujours voulu revenir travailler à Tahiti après mes études. Je suis contente d’être de retour, confie-t-elle. L’équipe médicale, paramédicale et les secrétaires sont vraiment adorables » , ajoute-t-elle. « Nous avons la chance de les accueillir pour leur stage dès les premières années de leurs études de médecine, et c’est à ce moment-là qu’on apporte notre expertise. On les forme dans le stage et on leur donne goût pour revenir exercer chez nous » , explique la directrice générale du Centre Hospitalier de Polynésie française, Hani Teriipaia Ott.

Mais si exercer au fenua fait rêver les étudiants en médecine, l’hôpital du Taaone connaît un turnover important. Plusieurs médecins originaires de Polynésie sont partis exercer dans le privé, plus attractif. « C’est à nous de proposer des conditions de travail attractives des temps de travail, des organisations de travail qui conviennent de mieux en mieux aux jeunes générations de médecins » , juge la directrice. « Ils vont sur Bordeaux en majorité, mais parfois les études les amènent dans d’autres CHU, on les perd, mais on leur demande systématiquement de nous appeler un an ou deux avant la fin de leurs études ou au cours de l’internat, ils nous disent ‘on veut revenir, prévoyez un accueil pour nous et nous on trouve et on se débrouille’ « , précise Philippe-Emmanuel Dupire.

Cette immersion au Taaone sera ponctuée, la semaine prochaine, d’une semaine d’animations autour de Matari’i i ni’a, avec l’inauguration d’une stèle et d’un unu au sein de l’établissement.

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