Ils étaient une trentaine de grévistes installés sur le piquet de grève devant la polyclinique Paofai, ce mardi en début de matinée. Contrairement à ce que les premiers échanges entre la direction et A tia i mua – syndicat majoritaire au CE de l’établissement – pouvaient laisser penser, le mouvement social s’est donc concrétisé, les discussions n’aboutissant pas sur les deux derniers points listés dans le préavis de grève : la révision du plafond de la prime d’ancienneté par un passage de 30 années à 40 années, et la modification de l’indemnité de départ volontaire à la retraite ainsi que de celle de la mise à la retraite par le rajout de 2 mois et demi de salaire.
Quant au premier point, celui d’une augmentation du salaire de base de 12 000 francs, la proposition de la direction – 4000 francs – s’est révélée insuffisante. « Une honte » , pour le délégué syndical A tia i mua Roger Tuira. « 12000 francs, ce n’est rien pour eux, souffle-t-il. Quand on dit qu’on balaye le point 3 et le point 4 surtout pour nos ainés qui ont fait tant d’années ici, il n’y pas de reconnaissance. (La direction) nous a proposé 4 000 xpf. C’est vraiment une honte. On va durcir et tenir les 4 points qui sont là » , insiste-t-il. Seul le second point de revendication, demandant la mise place d’une mutuelle, a trouvé un écho favorable auprès de la direction. « Nous avons expliqué nos propositions, nous avons clairement clarifié l’ensemble des points, maintenant c’est à l’établissement d’y répondre ou de faire une offre qui soit acceptable » , ajoute Julien Uhrig, infirmier et permanencier du syndicat.
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S’il n’a pas souhaité s’exprimer devant les caméras, le directeur de la clinique Claude Drago défend son action et sa proposition d’augmentation salariale globale, à hauteur de 14 millions de francs. Une troisième réunion s’est ouverte à 15 heures, toujours ce mardi.
Le syndicat espère 40% à 50% de grévistes sur 187 salariés. La clinique, elle, continue à tourner, remplaçant les absents par ceux qui prennent sur leurs congés. Une rencontre était prévue à 15h pour tenter de lever les pierres d’achoppements. « Ce qui a fait déclencher cette grève (…) c’est le fait qu’on travaille beaucoup, mais comment ça se fait que travailler beaucoup c’est gagner moins ? Ce n’est pas normal, aujourd’hui nous sommes en 2024, l’esclavage c’est aboli, il faut avancer » .