David Martins est à l’origine de Airmed, une intelligence artificielle dédiée aux professionnels de santé. Il l’a présentée le 9 octobre dernier lors d’une conférence co-animée avec Maxime Terrassin, expert en cybersécurité du fenua.
Arrivé au fenua, il y a deux ans, David a consacré un mémoire à l’encodage et à la structuration des données de santé. Ce qui l’a poussé à se lancer dans le projet Airmed, c’est une rencontre : « avant de structurer mon master en intelligence artificielle, ce qui s’est passé, c’est que j’ai aidé, on a aidé avec mon ancienne entreprise une personne qui était atteinte d’un cancer du sein (…) À travers son parcours, j’ai compris qu’il y avait quand même de gros soucis d’accès à l’information médicale aussi bien pour les médecins que pour les patients. ChatGPT étant arrivé, c’était une véritable révolution pour pouvoir traiter énormément de données donc mon mémoire a été consacré à ça. »
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Plus sécurisée et mieux sourcée que ChatGPT
Airmed pourrait être décrit comme un assistant médical, mélange entre une IA de type ChatGPT et le Vidal (dictionnaire référence des produits de santé), mais en « beaucoup plus sécurisé, de manière beaucoup plus sourcée », prévient David.
Car les IA conversationnelles font souvent des erreurs. Et en matière de santé, les conséquences peuvent être graves. Se pose également la question de la confidentialité des données. « Une IA grand public n’est pas faite pour protéger la confidentialité des données, c’est clairement écrit dans les conditions d’utilisation, souligne Maxime Terrassin. La confidentialité des données des patients n’est pas du tout garantie, mais ça on pourrait se dire que les médecins le savent quand même et essayent d’anonymiser les données et ne l’utilisent pas forcément pour dire monsieur Martin a tel problème aide-moi. Non, ils vont plutôt les aider à rechercher et à trouver une information, mais ça, c’est le deuxième danger, c’est qu’on a très bien démontré (…) que ChatGPT ou autres IA font des erreurs, énormément d’erreurs, leur source de données n’est pas du tout fiable. »
Voir aussi – Airmed, une IA au service des professionnels de santé du fenua
Cela, David l’a bien pris en compte. Airmed a été conçu pour aller chercher l’information dans des documents fiables et pas ailleurs. « Mon IA va vraiment chercher dans le cœur de la connaissance et va contextualiser, c’est-à-dire qu’on va pouvoir croiser des données et avoir une réponse vraiment face au cas clinique du médecin et c’est en cela que c’est quand même assez novateur sur le secteur. (…) ChatGPT a été entraîné bien souvent sur internet. Il y a une liste qui vient de sortir des sites sur lesquels ChatGPT se base pour fonder des réponses. Dedans, il y a Facebook, Wikipédia, Reddit, qui est une espèce de chat pour les jeunes pour échanger ensemble sur diverses questions. Donc là ça pose problème. Nous, on dit à Airmed d’aller voir dans la base documentaire et de ne faire uniquement que ça. »
Un médecin sur 5 utilise ChatGPT
Airmed a déjà été testée dans un CHU de l’Hexagone. Au fenua, les professionnels de santé semblent également très intéressés. « Il faut savoir qu’un médecin sur cinq utilise ChatGPT * avec toutes les limites qu’on connaît et donc ils voulaient vraiment savoir comment on pouvait sécuriser leurs décisions, sécuriser l’information ».
Une quarantaine de professionnels de santé locaux ont participé à la conférence du 9 octobre. Certains ont également manifesté leur désir de « travailler en groupe pour développer et tester la solution ».
*Selon une étude publiée dans la revue BMJ Health and Care Informatics basée sur 1000 participants localisés au Royaume-Uni.
