L’issue du vote de confiance à François Bayrou, ce lundi ne faisant guère de doute, les représentants du bloc central, dont Moerani Frebault, se sont empressés de plaider pour la stabilité politique, malgré l’échec cuisant de l’éphémère premier ministre à nouer des alliances pour assurer sa survie à Matignon. « On s’y attendait un petit peu, en effet, malgré le soutien quasi unanime du bloc central. Ls voix n’ont pas suffi – 364 contre 194, ndlr – et de facto le gouvernement chute. Mais ce qui nous intéresse, c’est surtout le budget à venir pour la fin de l’année 2025. Et on a hâte de pouvoir travailler dessus » , assure-t-il.
Pour cela, le député marquisien souligne la nécessité « trouver des interlocuteurs » . « On attend avec impatience que le président de la République puisse nommer un nouveau premier ministre, que ce premier ministre constitue un gouvernement et qu’on ait enfin des interlocuteurs, notamment ministre de l’Outre-mer et ministre des Finances » .
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Interrogé sur le départ annoncé de Manuel Valls, Moerani Frebault dresse un bilan positif de son action en Polynésie française. « Dans le cadre des dossiers que j’ai portés, j’ai quand même pu constater un certain nombre d’avancées concrètes. Le ministre s’est engagé par écrit sur la transition énergétique en Polynésie, sur l’extension de la péréquation pour l’électricité. Les premiers groupes de travail ont déjà eu lieu. On aurait souhaité pouvoir continuer. Et j’espère qu’on pourra le faire avec le prochain ministre » .
Il insiste aussi sur les progrès obtenus pour les étudiants. « On a eu des avancées concrètes sur la sanctuarisation de l’aide aux logements étudiants. Nous avons commencé avec Manuel Valls à travailler sur l’ouverture d’un CROUS en Polynésie, avec également l’Élysée qui soutient la démarche. Je rappelle que la Polynésie est la dernière collectivité à ne pas encore bénéficier d’un CROUS, pour, de manière très concrète, par exemple dans le cadre des repas, d’étendre les repas à 1 euro, donc à 120 francs pacifiques, à l’ensemble des étudiants post-bac en Polynésie. C’est quand même un impact qui est très concret pour nos étudiants boursiers polynésiens » , ajoute-t-il.
Mais l’instabilité politique menace ces avancées. « Un résultat qui aurait pu être extrêmement rapide est forcément retardé par la chute du gouvernement. Et on va devoir rediscuter de chacun de ces dossiers » , regrette-t-il, tout en espérant que Manuel Valls puisse être reconduit : « Ce serait peut-être assez serein et assez rassurant pour ces territoires qu’on ait une continuité au sein du ministère des Outre-mer » .
Malgré la valse des gouvernements, Moerani Frébault refuse de céder au découragement. « En seulement un an, j’ai déjà rencontré trois premiers ministres. J’ai été présenter l’ensemble de mes dossiers à Gabriel Attal, je les ai représentés à (Michel) Barnier, je les ai représentés au premier ministre Bayrou. Je vais le faire encore une fois, un quatrième en l’espace d’un an seulement. Effectivement, ça peut paraître décourageant. Mais on arrive quand même à arracher des victoires et je n’abandonnerai pas. C’est le mandat que m’ont confié les Polynésiens. Et s’il faut, j’irai voir un cinquième ou un sixième premier ministre » , conclut-il.