Quelques heures après l’annonce de l‘accord trouvé entre l’État et les forces politiques calédoniennes pour envisager une sortie de la crise secouant le Caillou depuis les émeutes de mai 2024, le Tapura Huiraatira a fait part de son « soutien fraternel » à la Nouvelle-Calédonie, qui franchit à l’issue de longues discussions une « nouvelle étape décisive » dans son histoire » .
Cet accord, estime le parti autonomiste, « témoigne de la volonté partagée de construire un avenir apaisé, stable et respectueux des identités, toujours dans le cadre de la République française » . Intitulé le « pari de la confiance » , les 13 pages du projet d’accord, consulté par l’AFP, prévoient un statut inédit se rapprochant d’une indépendance-association et actent la création d’une nationalité calédonienne. Le projet doit encore être entériné en Nouvelle-Calédonie après consultation interne de la base au sein de chaque parti et mouvement signataires.
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« Nous tenons à féliciter les délégations calédoniennes, indépendantistes comme loyalistes, pour avoir su dépasser les antagonismes et faire le choix du dialogue et du compromis » , salue le Tapura Huiraatira. « Nous voyons dans cet accord un exemple concret de ce que peut produire un dialogue sincère, respectueux des identités et de l’histoire de chacun. Ce moment politique majeur démontre que l’intelligence collective peut l’emporter sur les divisions, pour faire naître une solution originale, adaptée à la réalité de chacun de nos territoires ultramarins » .
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Et le parti autonomiste de conclure : « Nous constatons également avec espoir qu’un pays d’outre-mer peut rester français tout en étant émancipé. L’indépendance n’est pas la seule issue de dignité pour nos territoires » .
Une fois validé par la base en Nouvelle-Calédonie, le texte prévoit l’adoption à l’automne d’une loi organique reportant les élections provinciales – déterminantes pour la composition du Congrès et du gouvernement local – à juin 2026.
Suivra un projet de loi constitutionnelle, modifiant le titre XIII de la Constitution relatif à la Nouvelle-Calédonie, qui devra être adopté par le Parlement réuni en Congrès. Les Calédoniens seront ensuite appelés à se prononcer sur l’accord lors d’un référendum, prévu en février 2026.