Nicole Sanquer reproche à Moetai Brotherson sa « défiance » à l’égard des tavana

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Après les inondations récentes aux Iles Sous-le-Vent et le drame de mercredi à Afaahiti, la représentante et députée Nicole Sanquer a adressé une question orale, ce jeudi à l’Assemblée, au président du Pays. Elle reproche à Moetai Brotherson sa « défiance » vis-à-vis des tavana alors que la commission des Lois de l’Assemblée nationale a adopté la semaine dernière un texte donnant plus de marges de manœuvre aux communes. « Mon gouvernement n’est pas opposé à l’exercice de ces compétences par les maires, mais il souhaite que ce débat se fasse ici », lui a répondu le chef de l’exécutif.

Passe d’armes, ce jeudi à Tarahoi, entre la représentante de l’opposition Nicole Sanquer et le président du Pays. Dans une question orale, la députée est revenue sur les récentes inondations à Raiatea et l’éboulement qui a coûté la vie à 8 personnes à Afaahiti, ce mercredi.

« Face à ces urgences du quotidien, qui est intervenu immédiatement ? Le maire et son équipe (…) Les maires sont souvent les premiers sur le terrain, les premiers à intervenir, les premiers à rassurer, parfois avec des moyens dérisoires et souvent sur des compétences qui, en réalité, relèvent du Pays », a-t-elle déclaré.

 

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L’élue s’est donc félicitée que la commission des Lois de l’Assemblée nationale a adopté, la semaine dernière, un texte permettant de « sécuriser juridiquement les tavana lorsqu’ils agissent pour protéger la population, même lorsque la compétence n’est pas strictement la leur ».

« Vous avez publiquement qualifié cette initiative de gesticulation politique parisienne (…) Pouvez-vous clarifier votre position et justifier votre défiance de confiance envers les tavana tout en les sollicitant en cas de besoin », a-t-elle interrogé.

« J’ai au moins 8 bonnes raisons de ne pas vouloir m’engager dans cette polémique », lui a répondu Moetai Brotherson avant de « remercier les maires, les ministères et les services de la Polynésie française qui se sont mobilisés dans le cadre de la gestion de tous ces incidents ».

« Contrairement à vos assertions, le Pays et les maires sont intervenus dans le cadre de leurs compétences respectives », a-t-il poursuivi, rappelant que l’Etat était « en premier lieu » compétent « en matière de sécurité civile ».

« L’action coordonnée des maires et de la Polynésie française découle d’un partage de compétences clair et efficace. Je ne comprends donc pas la polémique que vous entendez relever », a-t-il dit.

Quant à la modification du statut de la Polynésie, adoptée la semaine dernière par la commission des Lois de l’Assemblée nationale, pour permettre d’élargir le champ d’actions des tavana, Moetai Brotherson a fait part de ses « réserves » car elle « ôte aux législateurs polynésiens le soin de se prononcer sur les modalités » de sa mise en œuvre.

« Mon gouvernement n’est pas opposé à l’exercice de ces compétences par les maires, mais il souhaite que ce débat se fasse ici, au niveau de l’Assemblée de Polynésie française et non en France hexagonale », a-t-il indiqué avant de conclure qu’une « telle question » dépassait « les positionnements politiques ».

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