Le Tavini dans des « débats animés, et c’est très bien », selon Moetai Brotherson

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    En déplacement dans l’Hexagone, aux Pays-Bas et à Bruxelles, Moetai Brotherson a été reçu ce vendredi matin par le ministre délégué aux Outre-mer Philippe Vigier. Nos partenaires d'Outremers360 l'ont interrogé sur l'aéroport de Tahiti Faaa, la politique énergétique et les dissensions au sein du Tavini Huiraatira.

    Actuellement en déplacement dans l’Hexagone, le président du Pays s’est de nouveau entretenu avec les représentants de l’État concernant la tour des juges de l’épreuve de surf des JO à Teahupoo. Outre ce dossier, Moetai Brotherson a rencontré le directeur général de l’Aviation civile Damien Caze en début de semaine, pour évoquer notamment le cahier des charges du futur appel d’offres sur la concession de la première porte d’entrée de Polynésie, dont la modernisation devient une urgence. La présidence polynésienne s’était félicitée d’avoir pu faire part des besoins de la Collectivité, et que ceux-ci soient intégrés au cahier des charges : « première dans l’histoire du dossier d’attribution de la concession aéroportuaire ». Quant au calendrier : « on espère pouvoir lancer l’appel d’offres à la fin du premier semestre 2024. Ensuite, il y aura 18 mois d’examen des candidatures », a-t-il indiqué.

    L’hydrogène pour affranchir la Polynésie des énergies fossiles

    Sur un programme davantage lié à l’énergie aux Pays-Bas et à Bruxelles, le président polynésien a pu sur place observer des projets et autres innovations opérationnelles utilisant l’hydrogène, énergie verte qu’il avait défendu pendant la campagne des territoriales : « on était mardi matin à Rotterdam pour monter sur la première barge opérationnelle qui tourne à l’hydrogène », explique-t-il. « C’est une barge commerciale de 110m de long qui porte des containers sur des centaines de kilomètres, et qui fonctionne tous les jours à l’hydrogène ». D’après le président polynésien, le constructeur prévoit 15 autres barges similaires et également des bateaux « open sea » (pleine mer, ndrl), « du type des Goélettes qu’on a chez nous, qui fonctionneront à l’hydrogène, qui seront déployés en mer Baltique ».

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    Dans un territoire de 118 îles, dont 75 habitées, réparties sur une surface de près de 5 millions de km2 et où le fret maritime est essentiel pour les archipels, « ça nous intéresse fortement » assume le président. « C’est un des paris qu’on fait de se dire qu’aujourd’hui, notre dépendance aux énergies fossiles, on doit pouvoir s’en affranchir progressivement ». C’est également pour l’hydrogène que Moetai Brotherson a fait un arrêt par Bruxelles, et notamment par la semaine européenne de l’hydrogène, à la rencontre à la fois de fournisseurs, producteurs, équipementiers ou encore distributeurs d’hydrogène.

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    La loi sur l’immobilier « juste et équitable »

    Sur un sujet plus local, le président polynésien, issu du parti indépendantiste Tavini Huiraatira, est revenu sur le rejet par les élus de son parti de deux mesures du projet de loi fiscale, porté par son ministre des Finances, en commission des Finances de l’Assemblée territoriale. Un rejet qui a semé le trouble dans les relations entre la majorité indépendantiste à l’Assemblée et le gouvernement issu des mêmes rangs.

    « J’ai échangé brièvement avec le président de l’Assemblée de Polynésie » a confié Moetai Brotherson. « Je crois qu’il ne faut pas confondre ce qui se dit en commission des Finances et ce qui va se passer en session. Il y a 38 représentants. Chacun devra se décider dans son âme et conscience sur les projets qui lui sont présentés ». Sur les deux dispositions qui ont fait l’objet d’un rejet en commission -une contribution de solidarité sur les patrimoines immobiliers et la réduction des exonérations sur les véhicules électriques et hybrides-, Moetai Brotherson concède des « débats animés et c’est très bien ».

    « Sur les véhicules électriques et hybrides, j’ai eu hier soir à 23h30 une longue visio-conférence avec le ministre des Finances et ses équipes. On est en train d’ajuster les curseurs. Ça va tout de même se traduire par une perte de rendement fiscale. On obtiendra moins d’argent avec la formule révisée proposée à l’issue de la commission des Finances, mais on est prêt à faire ce pas. En revanche, sur la loi sur l’immobilier, je pense que le projet qu’on a présenté, c’est un projet juste et équitable », insiste-t-il. « Il y a des discussions qui sont parfois houleuses où les choses sont dites. C’est très bien comme ça. Après, il faut à un moment donné que les uns et les autres se rendent compte des enjeux », a-t-il conclu.

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