Un jour. C’est le temps qu’il aura fallu aux élus de l’Assemblée de la Polynésie française pour adopter le projet de budget 2026 (38 votes pour, 12 abstentions) présenté par le gouvernement Brotherson, loin du marathon de 4 jours en 2025 ou des tractations pénibles au Palais Bourbon.
Une fluidité facilitée par l’absence d’amendement de l’opposition. Nuihau Laurey, non-inscrit, l’avait annoncé plus tôt dans la matinée : les propositions déposées l’an passé par AHIP — notamment sur l’EGAT et l’EPIC Vanille — n’avaient pas été retenues par le gouvernement, rendant selon lui inutile d’en déposer à nouveau.
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Le Tapura Huira’atira a lui aussi choisi de s’abstenir. « On pouvait s’attendre à avoir des dépenses un peu plus importantes et surtout des projets à long terme. (…) On est toujours à la recherche de grands projets qui permettraient d’avoir une visibilité sur plusieurs années (…). Ça n’empêche pas que l’on participe au débat. (…) On lance des points d’alerte pour montrer qu’il y aurait des choses à améliorer » , glisse Tepuaraurii Teriitahi.
Plus tôt dans la journée, les autonomistes, Édouard Fritch en tête, avaient critiqué un budget qu’ils jugent tantôt calqué sur ses aînés, tantôt peu adapté à un contexte international instable. Réponse de Moetai Brotherson : « Nous, on construit un budget, pas en fonction de l’écume de la pensée de l’opposition, mais en fonction des besoins réels de la population et des ressources qui sont à notre disposition » .
De son côté, Tematai Le Gayic, représentant de la majorité Tavini et candidat à la mairie de Papeete, a invité l’exécutif à devenir un « gouvernement de rupture » . « Les résultats positifs ne doivent pas maquiller la situation sociale du pays. (…) Il faut regarder de manière clinique qu’il y a une paupérisation de la société polynésienne », indique le candidat à la mairie de Papeete.
La rapidité de l’examen budgétaire s’explique aussi par la volonté des élus autonomistes de consacrer davantage de temps à une résolution commune portant sur le risque d’éventuels essais nucléaires américains. Face à l’escalade verbale entre Vladimir Poutine et Donald Trump, et suite à l’annonce de ce dernier, en octobre, de son intention de reprendre des tests, la résolution affirme l’opposition de la Polynésie à tout nouvel essai.
Adoptée à l’unanimité en commission des institutions, elle devrait être débattue ce mercredi.



