Lana Tetuanui relance le projet de collectivité territoriale pour les Raromatai

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    Une lettre adressée à Manuel Valls par la sénatrice Lana Tetuanui, et transmise anonymement aux rédactions ce mardi, plaide pour la création d’une collectivité territoriale propre aux îles Sous-le-Vent. Un projet d'ores et déjà soutenu par une partie des sept édiles de l'archipel, mentionnés comme cosignataires de la missive.

    Après les Marquises, les Raromatai. Dans un courrier transmis de manière anonyme aux rédactions ce mardi, Lana Tetuanui exprime au ministre des Outre-mer Manuel Valls son « profond désir que [l’archipel] puisse être transformé en une collectivité territoriale constituée à l’intérieur de la collectivité d’outre-mer de la Polynésie française« . Soit une réforme statutaire octroyant plus de compétences aux élus des îles Sous-le-Vent.

    Comme les hakaiki, la sénatrice avance que certaines compétences, telles que le développement économique et touristique, nécessitent une mutualisation des moyens à l’échelle des archipels. Elle souligne également la cohérence culturelle et linguistique des Raromatai, « où les hommes et les femmes qui y vivent ont conscience de former des communautés singulières et de partager des liens de solidarité qui leur sont propres ».

    Enfin, Lana Tetuanui précise que ce projet ne remettra pas en cause « l’unité de l’espace géographique et politique qui existe à l’échelle de l’ensemble de la Polynésie française » , mais qu’il pourrait créer « une dynamique de développement pour l’ensemble des secteurs tels que l’agriculture ou la pêche » . La missive conclut par une demande de « dialogue constructif » avec le ministère des Outre-mer, pour « déterminer les compétences et moyens dont pourrait disposer cette future collectivité territoriale (…) ainsi qu’un calendrier de cette évolution » .

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    Si la lettre porte également les noms des sept maires des îles Sous-le-Vent, ils ne l’ont pas encore signée. Interrogé, le maire de Bora Bora Gaston Tong Sang priorise davantage de prérogatives fiscales. « Une collectivité de plein exercice sans compétence fiscale n’a pas de sens (…). Sinon, on va être encore dépendant du Pays ou de l’État » , déclare-t-il, rappelant le poids de son archipel dans l’économie touristique. « Le bassin des Îles-sous-le-Vent, sur le plan touristique, pèse pour pratiquement 80 % du chiffre d’affaires dans l’hôtellerie, grâce à Bora. Et toutes les retombées touristiques sont récupérées par le Pays. Donc, si on n’a pas cette compétence, notre autonomie ne servira à rien » . L’édile indique également avoir demandé au groupe Tapura de se positionner. « Ce n’est pas la peine d’aller cavalier seul d’un côté » , conclut-il.

    Même son de cloche du côté de Maupiti. Le tavana Woullingson Raufauore affirme être au courant du projet. « On en a déjà discuté ensemble, avec les élus des Raromatai. On est tout à fait en phase avec cette idée-là de regrouper tous les îles-sous-le-vent en une seule collectivité. Je m’attendais à ce que la sénatrice puisse soumettre ça aux élus de l’Assemblée, qui ne sont d’ailleurs pas favorables, mais ce n’est pas grave (…) c’est exactement comme pour les hakaiki » , conclut-il.

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